Extrait du journal

Repassez attentivement dans votre esprit tout ce qui s'est passé depuis quatre ans. Rappelezvous la pression qui s'est exercée au lendemain même de l’armistice pour relever l’Allemagne, qui n’avait pas eu un carreau de cassé par la guerre, avant de relever la France, qui avait eu sept départements rasés comme un ponton. Rappelez-vous la résistance sourde qu’on a rencontré quand il s'est agi simplement d'énoncer le chiffre de la dette allemande. Rappelez-vous comme cette résistance a ensuite grandi, comme elle s’est étoffée, comme elle a durci chaque fois que nous avons prétendu nous faire payer. Rappelez-vous la coalition souterraine que nous avons senti se fermer comme un cercle de fer autour de nous et qui s'étendait au delà des océans, qui allait jusqu'aux Etats - Unis, qui enjambait les hémisphères. Rappelez-vous comment le cercle s'est rétréci autour d'un seul point : il no faut pas faire payer l’Allemagne. Rappelez-vous comme on s'est relayé: quand ce n'était pas le Stock-Exchange, c’était Wall-Street, quand ce n’était pas Wall Street, c’était Amsterdam. Et c’était toujours la finance internationale. Elle a marché d’un seul pas. Et, quand la finance internationale marche, les hommes diktat, eux aussi, se mettent en route, même les plus droits, même les plus intègres, même les plus insoupçonnables....