Extrait du journal

Et M. Bergery d’ajouter : « En reculant devant la grande ré forme de structure, on aboutirait à une épidémie de « dépôts de bilans ». J’ignore en quoi consiste exactement la grande réforme de structure dont rêve le député de Seine-et-Oise. Mais, j’en suis bien d’accord avec lui : dans cette aventure où nous entraîne à belle allure le Cabinet de Front populaire, on a mis proprement la charrue avant les bœufs. Je sais bien que le Gouverne ment n’en a pas agi à sa guise, qu’il a subi des pressions extra-légales, extra parlementaires, auxquelles il lui était difficile de sc soustraire, j’en conviens, mais contre lesquelles il n’a rien fait pour réagir, pour crier casse-cou à ceux qui le poussaient hors des voies d’une saine méthode, hors des sentiers de la logique et du bon sens. Il a de ce fait encouru une lourde responsabilité dont il ne peut honnêtement songer à se dé charger sur quiconque. Son expérience qui, somme toute, ne rencontre pas jus qu’à maintenant de résistance sérieuse, en est viciée au départ. On s’en aperçoit dès maintenant. Et ce n’est pas en offrant à cette catégorie de citoyens français, qui forme la grande structure de l’économie de notre pays, le moyen de s’endetter plus facilement ou de différer une échéance difficile, qu’on les a sauvés de la ruine définitive qui les menace. Ce qu’ils demandent, c’est le droit à la vie pour eux comme pour les autres, et, pour ce faire, qu'on leur donne les moyens de se défendre et de tenir le coup, c’est-à-dire les moyens de supporter les charges qu’on leur impose et de lutter contre les grandes concen trations industrielles et commerciales. Loin de moi la pensée de vouloir dra matiser. Mais les choses sont ce qu’elles sont. Personne, pas même un Gouver nement de Front populaire, ne peut échapper aux rigueurs de la logique. Il faut toujours avant de démolir, avant de tout bouleverser, savoir exactement ce que l’on compte faire, peser les consé quences immédiates ou lointaines des constructions que l’on projette pour remplacer les autres. En un mot, il fallait commencer par le commencement. Réorganiser l'cconomie nationale, comme le dit exccllcmcnt M. Bergery et comme je n’ai jamais cessé de le conseiller moi-même. Quand on monte une machine, on ne peut as sembler, indifféremment, les pièces qui la composent. Il y a un ordre à respec ter, sinon on patauge. Et pour des nova teurs. pour des hommes qui, précisé ment, se sont proposé de reconstruire, de réorganiser, c’est une lourde faute, un lourd handicap pour leur expérience, que de s’être égarés, ou de s’etre laissé entraîner en des errements dont ils peu vent mesurer aujourd'hui les dangers. La précipitation, ai-je déjà écrit, est toujours mauvaise conseillère. Le man que de méthode est un vice fâcheux pour des réformateurs. Fasse le ciel que cette erreur d’aiguillage ne détermine cette « épidémie », ce cimetière de. bi lans, que M. Bergery semble appréhen der et, avec lui, toute personne sensée. P. F....