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La Dépêche du Berry, 7 février 1937

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La Dépêche du Berry
7 février 1937


Extrait du journal

Trop d'esprits chagrins se laissent aller au pessimisme et ajoutent créance aux bobards de toute nature que les malveillants lancent dans la circulation. En voulez-vous ? En voilà ! . La Défense nationale n'est pas assurée et il a fallu de longs et fatigants débats à la Chambre, et les réponses énergiques des Ministres de la Marine, de l’Air et de la Guerre, pour se convaincre qu'il n’en était rien. Débat non point stérile, peut-être, mais néanmoins affligeant, qui n'a ou pour but que de nous mettre en plus mauvaise posture vis-à-vis de l’étranger. On a vu. du reste, la manœuvre. Elle consistait à isoler M. Daladier du concert des malédictions, pour mieux atteindre M. Gasnier-Duparc, et surtout M. Pierre Cot. La Chambre, ni le Gouvernement, ne se sont laissé prendre à ce jeu douteux, et c’est à une majorité impressionnante que la première a renouvelé sa confiance au second. Battus sur ce terrain, les inventeurs à répétition de bobards plus ou moins suspects se rabattent aussitôt sur d'autres positions. La situa tion de la trésorerie est des plus alarmantes, le plafond est crevé, une nouvelle dévaluation est en perspective. La preuve, insinuent les malins bien informés, c'est que fin janvier on n’a pu payer ni les traitements de certains fonctionnaires, ni même le prêt de la troupe. Du coup, il « fallu que M. Vincent Auriol se fit recevoir par les Commissions des Finances de la Chambre et du Sénat et s’expliquât à fond sur la situation de notre trésorerie qui n’est pas plus alarmante que l’an dernier, à pareille époque, laquelle on est convenu d’appeler la période des < basses-eaux ». parce que c’est dans les premiers mois de l’année que les rentrées d’impôts sont les moins productives. Et qu'a dit notre grand Argentier ? Déficit budgétaire ? Eh bien, oui ! Il est toujours prévu comme devant être de l'ordre de 4.600 millions, mais il peut être considérablement atténué par les plus-values fiscales résultant do la reprise incontestable des affaires. Budget extraordinaire résultant des charges d'armements et travaux divers : 15 milliards 885 millions, qui peuvent être ramenés à 13.635 nvlLons. Pensions : 2.200 millions. Soit 20.485 millions pour les charges ce ia Trésorerie. En ajoutant 3.370 millions pour les obligations venant en remboursement en 1937 et 12.272 millions pour les avances à des collectivités résultant de conventions antérieures, on arrive au total déjà impressionnant de 36.127 millions et non point aux 55 milliards annoncés par les paniquards î Au surplus, a ajouté le Ministre des Finances, en tenant compte de l’emprunt des chemins de fer à Londres et de l’émission sociale de décembre et janvier, le montant des émissions à faire cette année pourra être ramené de 36 à 28 milliards (Etat, 20 milliards. Collectivité, 8 mil liards), chiffre qui ne sera pas sensiblement différent de celui des années précédentes où les besoins de la Trésorerie oscillaient entre 24 et 27 milliards î Alors, pourquoi donc tous ces bruits sinistres ? Pour jeter le trouble et l'émoi au sein de nos populations qui peinent et qui souffrent. Mieux encore, il y a un autre genre de bobard qui se donne libre cours dans certains milieux, c’est celui qui consiste à affirmer que les travaux de l’Exposition ne seront pas prêts pour la date indiquée. Là encore, la campagne alarmiste a nécessité une réplique. Elle est venue sous la forme d’une lettre de MM. Edmond Labbé et Roland Marcel à M. Henry Simon, président de la Fédération Nationale des Journaux français, lui demandant d’intervenir auprès de ses confrères de la Presse de Paris et de province, afin de faire cesser une campagne qui, si elle persistait, finirait par compromettre le succès de l'Exposition. On nous rendra cette justice que nous n'avons jamais, dans ces colonnes, fait profession d'adoration béate à l’égard du Front populaire. Chacune de ses mesures a été par nous discutée. Nous n’avons jamais hésite à condamner ce qui nous paraissait contraire aux intérêts du pays. Nous n’en sommes donc que plus à l’aise, aujourd’hui, pour nous élever avec force contre tous ces bobards outranciers qui finiraient par nous couvrir de ridicule dans le monde, s’il n’y était promptement mis un terme. Nous avons assez à faire pour nous relever économiquement et socialement, sans nous dénigrer nous-mêmes systématique ment et nous amoindrir devant l'opinion mondiale....

À propos

Fondée en 1893, La Dépêche du Berry était un journal régional suivant une ligne éditoriale de centre-gauche, ou « radicale ». Il paraît jusqu'en 1944.

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