Extrait du journal

Aujourd’hui s'ouvre, à Genève, la dou zième Assemblée de la S. D. N. Ce Conseil, qui siège depuis mardi, et les travaux préliminaires des commis sions donnent nettement l’impression qu'un malaise général pèse sur l'Institu tion elle-même : lassitude générale, di sons-nous; stérilité apparente du travail, mauvais fonctionnement de rouages qui apparaissent de plus en plus comme mal conçus, tout ceci a créé une atmosphère de dépression qu’il serait à la fois dan gereux et inutile de dissimuler. Quelles sont les causes exactes de ce pessimisme qui fait déjà parler d’une « crise » de la S. D. N. à quelques-uns ? Tout d'abord cette inquiétude et cette déception que l’on trouve à Genève ne sont, sans aucun doute, que les pâles reflets des crises qui surgissent un peu partout et qui ont mis notre vieille Eu rope dans une détresse profonde. La 6. D. N. en subit les fâcheuses consé quences alors qu’elle n’est pas, il s’en faut, la seule et entière responsable. Mais nous trouvons ensuite d’autres causes beaucoup plus graves : ce qu’on reproche à l’Institution de Genève c’est aussi une « crise de méthode » et une « crise de résultat ». Nous jugerons cette dernière un autre jour. « Crise de méthode », disons-nous : c’est, exact, elle est triple et, il ne faut pas avoir peur de parler franc. Depuis quelques années, on a multiplié à l’excès conférences, commissions, comités, souscommissions. sous-comités : les commu nications et le transit en comptent 27, l’hygiène 23, la coopération intellectuelle 13, etc... La complexité et la technicité de la vie moderne obligent nos hommes d’Etat à faire appel à des experts et, de plus en plus, ceux-ci pullulent et for ment ces innombrables comités qui tien nent d’interminables séances. Nous exa minerons plus tard le résultat général de tous les travaux. La seconde crise de méthode vient de la disparition, un peu trop accentuée, des discussions publiques. De plus en plus,...