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La Dépêche du Berry, 26 mai 1912

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La Dépêche du Berry
26 mai 1912


Extrait du journal

la houlette des « vieux républicains » de VIndépendant, du Journal du Cher ou de Paris-Centre. Grand merci, messieurs, je ne mange pas de ce pain-là ; je ne suis pas de votre table. Je préfère rester à ma galère, comme vous dites, et conserver ma veste. J’ai le cœur plus à l’aise, voyez-vous, et l’esprit moins sombre que si je portais sur mes épaules votre manteau triomphal. Pour une fois, croyez-moi, je vous assure que je ne l’ambitionne pas, votre victoire. Et moi, quisuisvaincu,en bonne compagnie, je m’en flatte, je ine sens plus de fierté dans l’aine que vous, qui êtes vainqueurs. Vaincre eu se couvrant les traits, vaincre en prenant un masque, vaincre en cachant son drapeau, en dissimulant son programme, en voilant sa pensée, vaincre en courbant la tête et l’échine devant le représentant de l’Eglise, vaincre en marmottant un acte de contrition et en y mêlant des vivats trompeurs pour la foule qui croit encore en la République, grand merci, monsieur le « vieux répu blicain », gardez pour vous votre victoire et votre République, j’ai me mieux ma veste et mon drapeau, qui ne s’incline pas à la première sommation. El croyez bien que je ne suis pas le plus mal pattagé. 1| y a, ez-vous, sur terre, des espiiis biscorni < mal tournés, qui trouvent leur sati faction là où d’autres trouvent leur mécontentement et leur désespoir. Je me crois du nombre. Lorsque je pris connaissance de ce fameux article du « vieux républicain », qui me règle si bien mon compte, un ami qui, en même temps que moi, se délectait à la lecture de cette prose, me dit, en riant d’une façon fort inconve nante : — Dieu, que c'est fort, que c’est bête ; vous n’allez toujours pas vous amuser à répondre à cela ? — Pardon, mon cher, je vais répondre à ça, justement parce que c’est bête. Les bêtises produisent toujours leur petit effet. Et il ne me déplaît pas, à moi, de converser avec des « républicains », même lorsqu'ils sont à bord de la galère dirigée par Monseigneur de Bourges. — Vous n’arriverez pas à les convaincre que l'esprit républicain ne peut marcher de pair avec l’esprit clérical, que la République ne peut être à la fois conser vatrice et progressiste, «pie le sectarisme, l’intolérance, sont exclusivement d’es sence religieuse, que la liberté hurle d’être accouplée au catholicisme, et que la réaction forcenée est d’autant plus dangereuse, aujourd'hui, que les « vieux républicains » sont plus nombreux. — Ai-je cette ambition ? Non. Je vou drais seulement que les réactionnaires et les cléricaux cessassent de prétendre chérir la République et la liberté, et qu’ils consentissent à avouer leurs vrais sentiments. Est-ce trop demander ? Ai-je jamais eu l’idée, pour être conseil-. 1er municipal, d'aller à la messe et de crier : Vive le Pape ! CYRANO....

À propos

Fondée en 1893, La Dépêche du Berry était un journal régional suivant une ligne éditoriale de centre-gauche, ou « radicale ». Il paraît jusqu'en 1944.

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