Extrait du journal

Mais, comme l'ont fait observer divers orateurs à la Chambre, un examen plus approfondi de la loi montre que beaucoup de ces critiques viennent d'un examen insuffisant du projet : on oublie trop souvent, en particulier, que l'assurance est facultative pour un grand nombre, c'est-àdire que si ceux-ci estiment les inconvénients supérieurs aux avantages (en quoi d'ailleurs ils se tromperont généralement) ils seront libres de ne pas s'assurer. En outre, la loi n'entrera en application ,que vingt mois après avoir été promulguée. On aura donc tout le .teirsps rl " y intro *• les améliorations nécessaires. A cela, certains répondent : « Pourquoi pas tout de suite? » Pourquoi? Mais parce que nous sommes à la fin de la législature, qu'une modification quelconque oblige à renvoyer le texte au Sénat — c'està-dire à la prochaine législature. Supposez que pour unetl raison ou pour une autre (conflit sur ce point entre les deux Assemblées, surenchère à gauche ou à droite, événements imprévus détournant les esprits de cette loi, etc.),. de nouveaux ajournements se soient produits : voilà une loi impatiemment attendue depuis des années renvoyée aux calendes grecques, alors que la Chambre n'a eu qu'à ratifier purement- et simplement le texte du Sénat - pour qu'on ait la certitude que les bienfaits des assurances sociales sont désormais acquis. D'un côté, le vote de la loi, avec quelques imperfections qui pourront être améliorées; de l'autre, des. amendements équivalant à un rejet, peut-être à un enterrement. Le choix ne tpouvait être douteux. C'est le cas detdire que le mieux est l'ennemi du bien'et qu'il cache trop souvent les manœuvres de certains conservateurs qui, n'osant plus attaquer le principe de la -loi, ont imaginé cet ingénieur ûioyen "de la torpillei. Les républicains ne pouvaient en tout cas laisser échouer ainsi une loi qui est dans leur. programme depuis si longtemps et pour la réalisation de laquelle le parti radical, en particulier, a lutté avec tant d'énergie et de persévérance. < . -...