Extrait du journal

M. Boulanger, tout à fait rétabli, a répits son petit commerce épistolaire. Chaque matin, il consacre un quart d'heure, avant son déjeuner, à écrire à quelqu'un qu'il est toujours dans l'intention de sauver la France aux vendanges. Ses lettres se composent uniformément de trois paragraphes. Dans le premier, les républicains sont traités de crapules ; dans le second, M. Boulanger se déclare l'homme le plus intéressant qu'il soit possible de rencontrer, et le troisième promet, comme il est dit plus haut, sa venue prochaine au milieu de l'éclair Laguerre et du tonnerre Naquet, en compagnie desquels il jugera les opportunistes et les radicaux, séparera le bon grain de l'ivraie et ouvrira le paradis aux seuls honnêtes gens de la République, c'est-à-dire aux orléanistes et aux bonapartistes....