Extrait du journal

J'estime, sans offenser personne, que la troisième République n'eut pas de plus Illustre citoyen, ni la Démocratie de serTiteur plus dévoué que Léon Gambetta. J'approuverais fort ceux qui aspirent à nous gouverner, s'ils reprenaient, après quatorze ans d'interruption, la politique qui succomba le 26 janvier 1882. j Depuis cette époque, sans doute, on a i rendu de grands honneurs à la mémoire de l'homme. Des groupements de parti le forment encore aujourd'hui sous son patronage. Mais sa doctrine, son esprit | ~e sont-ils pas méconnus dans les mi- i lieux où l'on invoque son nom le plnscom- ! plaisamment ? Cependant, la foi sans les ! œuvres n'est rien : une dévotion n'est pas j nn programme. Le vrai moyen d'honorer | l'éclatant souvenir de notre Chef est-il de ' le faire responsable de nos découragements et de notre recul ou de poursuivre après lui, dans la mesure de nos forces, cet Idéal qui l'animait d'un si contagieux courage et lui gagnait lé cœur du Peuple! Hélas ! je crains que ce noble Idéal ne soit plus celui des politiciens qui t'emparent de cette autorité d'outretombe pour nous en accabler....