Extrait du journal

Oui, les modérés recherchent aujourd'hui contre nous l'alliance des pires ennemis de la République, les Mackau, les de Mun, de qui nous les avons sauvés. Soit. La leçon sera complète. La France est-elle condamnée pour échapper à la République de César, à tomber dans les bas fonds de la République orléaniste. N'y a-t-il donc pas d'autre alternative? Qui donc s'avisera de la République des républicains ? Qui donc voudra, qui donc fera la République de justice eL deliberté, qui ne sera pas conduite, après vingt ans de stériles efforts, à renier la justice, à violer la liberté? Pour tout dire d'un mot, qui donc préparera, qui donc commencera la République sociale ? Ce sera vous paysans, artisans, petits bourgeois des villes et des campagnes dont les pères conçurent il y a cent ans ce haut idéal, et, tombés dans l'effroyable tourmente, vous léguèrent l'œuvre inachevée. La République est à vous. Elle sera ce que vous la ferez. A l'action, donc. L'heure sombre d'aujourd'hui n'est rien qu'un misérable incident de la bataille. Qu'importent les hommes ! Ceux qui sont frappés par la calomnie et par le mensonge n'ont pas plus à récriminer que le soldat à se plaindre des balles. Passezleur sur le corps, et poussez devant vous. L'officier blessé peut prendre un fusil, et, si le fusil se brise, il peut encore crier : En avant !...