Extrait du journal

Sans doute, l'armée compte d'éminents maréchaux, tels le marquis Yamagata, et la marine de très distingués amiraux, tels le vicomte Ito. Mais, tous les premiers, ces amiraux et maréchaux, qui ont fait la guerre de 1895, savent que l'expérience n'est point concluante, qu'à Yalu, les cuirassés chinois, eux-mêmes, stupidement, se sont jetés à la côte ; que, sur terre, les troupes japonaises n'ont pas eu à livrer de véritables batailles, attendu que les Célestes se gardaient de résister en masse. Les gouvernants oonnaissent trop bien le faible comme le fort de leur affaire pour ne point se rendre compte que si telles parties excellentes, par exemple l'armement, l'intendance, etc., l'instruction des troupes et des équipages, hommes et officiers, n'est encore qu'en formation. Pour prendre un cas topique dans un ordre de progrès dont le Japon s'enorgueillit le p-lus, pourquoi là compagnie Maritime du Nippon manque-t-elle de passagers pour les grands voyages ? Elle est supérieurement outillée ; les transports sont commodes et rapides. Oui, mais on se méfie des commandants ; on les juge inexpérimentés. I Il se comprend que le mikado soit d'accord avec son conseil des ministres, avec son « comité des anciens » pour résister à la poussée de l'opinion c'est par la crainte, en salutaire, connaissance de cause, que l'armement du Japon, triomphant contre la Chine, soit par trop inférieure contre la Russie. D'autant plus qu'il s'agit non point de se défendre, mais d'attaquer. Oh ! si les Russes, menaçaient d'envahir le Japon, ce serait tout différent. Les Japonais, YorT courageux, auraient la partie belle à protéger leurs îles, naturellement peu accessibles. Mais ce sera.it aux Japonais à se porter contre l'adversaire, à débarquer une armée en Mandchourie et en Corée, à travers l'escadre de Port-Arthur, contre les troupes russes, massées en solide défense. Une...