Extrait du journal

Cette reprise de la campagne par les Boers, après et malgré la capture de Cronje et la mort de Joabert, est en vérité le phénomène le plus étonnant de cette guerre extraordinaire. La mort de Joubert, survenant après la capitulation de Cr on je, après l'abandon de Bloemfontein, ne paraissait-elle pas la fin du Transvaal? Joubert, en effet, ne paraissait-il pas, bien plus que le président Kf-îif,o r, l'âme, le bras de la résistance ? Songez ce qu'était pour l'armée boer le vétéran de Majuba ; il l'avait formée dans la guerre de 1880: il lui avait fait faire son apprentissage contre les « jaQuettes rouges j>. Il connaissait à fond tous les chefs de « commandos » aussi bien que les généraux anglais, les premiers pour les avoir instruits, les seconds pour les avoir combattus et souvent battus Patiemment, silencieusement, il avait organisé l'armement de la guerre actuelle, fusils à tir rapide, canons à longue portée, avec une science des nouveaux engins et des méthodes actuelles qui faisaient de Joubert, en même temps qu'un général hors pair, un ministre de la guerre hors ligne. Ce personnel, ce matériel, il les avait conduits de main de maître depuis le commencement de la campagne. 11 fut aussi hardi à l'offensive. par exemple à Colenso, qu'habile aux retraites nécessaires, préparatrices de revanches prochaines, telle la retraite de Ladysmith, dans laquelle il emmena tous ses « commandos >, toute son artillerie, y compris les gros canons du Creusot, tout son camp, y compris les lourds chariots à dix paires de bœufs, et cela à la moustache du maréchal Roberts. qui Pourtant avait dépêché à ses trousses...