Extrait du journal

1 Société des Nations n'était pas une religion ou une philosophie en quoi l'individu peut avoir foi et qu'il peut « rejeter. C'était le mécanisme d'un appareil politique destiné à empêcher la guerre. J'espérais qu'elle pourrait réaliser ses desseins. Je n'ai jamais été très confiant qu'elle les 'réaliseràit mûrement. A"]!élj ce système constituait la base de la politique étrangère britannique. S'il s'effondrait, il nous aurait fallu établir une nouvelle politique, et je croyais qu'il nous faudrait former une nouvelle Société des Nations. j C'est précisément ce qui est arrivé 1 maintenant. Il y a six mois, ,j'ai t écrit un article intitulé : « On demande une politique étrangère », dan§ lequel j'osais indiquer qu'à ce moment la Grande-Bretagne n'avait pas de politique extérieure. La L S. D. N. a disparu et avec elle le 2 principe de la sécurité collective. 2 Rien n'est venu les remplacer. Il A existait un vide qu'il fallait combler, f Les événements de mars et d'avril 7t ont montré que ce vide existait toujours et qu'il était urgent de le com- L bler. Il a été comblé avec une rapi- A dité avec laquelle il convient de Q rendre hommage. Là où il n'y avait Ii rien il y a trois mois, il y a déjà £ maintenant la Pologne, la Grèce, la ^ Roumanie, la Turquie, et la Russie 'foi commence à poindre à l'horizon. 5 Tous ces pays sont liés à la Grande- ^ Bretagne et à la France, et la ^ Grande-Bretagne et la France , leur ^ sont liées. C'est là une nouvelle So- J* ciété, et elle s'est formée sur la base ^ de l'intérêt respectif. L Ceux d'entre nous qui pensaient, y que c'était une faute de permettre y aux forces allemandes de détruire p l'indépendance de la Tchécoslova- 11 quie, n'étaient pas seulement ani- A més par leur dévouement aux principes abstraits de la justice ou par y la sympathie qu'ils éprouvaient C pour le peuple tchèque, mais aussi parce qu'ils croyaient que c'était L une menace pour la sécurité de C n'importe quelle nation. On recon • F naît maintenant, d'une façon géné- s raie, que c'était bien une menace, et T la Grande-Bretagne n'a pas garanti S. la Pologne et la Roumanie. et la R Grèce parce que les Anglais aiment E plus les Polonais, les Roumains et V les Grecs qu'ils n'aimaient les Abyssins. les Tchèques et les Albanais, mais parce qu'ils ont compris, et que les autres nations ont compris également, que leurs intérêts vitaux étaient étroitement liés et que des actes d'agression accomplis contre l'un de ces pays constituent une menace pour tous les autres. Les , obligations que comporte cette nouvelle Société ne sont plus illimitées et vagues, mais définies et péremptoires. Nous savons exactement ce...