Extrait du journal

Si je suis familier avec les jésuites par J'attention que je prête à tout ce qui les concerne, j'ai fort peu de relations directes avec eux ; mais j'ai rencontré réeenlm'lent un fonctionnaire d'un ordre assez élevé, habitant la province, avec qui j'ai d'anciennes relations et qui, lui-même, est lié d'une très vieille camaraderie avec tun professeur laïque d'une maison d'enseignement secondaire dirigée en réalité par des jésuites, mais où ceux-ci n'apparaissenl; pas ostensiblement. Ils ne sont plus jeunes ni l'un ni l'autre; nul des deux n'a, de parti pris violents ; la vie, dont on fait si peu ce que l'on voudrait, a fait de l'un des deux un serviteur, d'ailleurs loyal, de la Republique et de l'autre un professeur, loyal aussi, au service de la Congrégation. Tous deux, très libres d'esprit, appréciateurs éclairés et des choses et des gens. Ils s'étaient vus ces jours-ci et ils avaient longuement causé. De quoi causer, entre personnages ainsi classés, si ce n'est de la lutte actuellement flagrante entre les deux personnes morales qu'ils servent, c'est-à-dire entre la Congrégation et la République, entre le passé et.-l'avenir?...