Extrait du journal

Il s'agit de savoir s'ils prendront peur devant l'ordre nouveau qui s'annonce : ou s'ils sauront le comprendre. Il s'agit df: savoir, par exemple, si à la seule idée d'une grève possible des agents des services publics ils frémiront d'épouvante et multiplieront, les lois répressives, ou s'ils reconnaîtront que le vrai moyen d'empêcher les grèves de fonctionnaires, c'est . de mettre du côté de l'Etat républicain l'opinion publique par une administration vigilante et équitable, par la reconnaissance large et franche du droit ouvrier. Interdire le syndicat aux huit cent mille fonctionnaires, dent la condition es't si voisine souvent de celle des prolétaires et qui, par le développement des services publics industripjl-s,- comprennent dans leurs rangs un nombre croissant d'ouvriers, c'est aller centre le mouvement) naturel des choses. Il ne s'agit pas de soumettre la nation à des corporations étroites. Le socialisme n'est pas le corporatisme, et le syndica, lisme aussi, qui s'efforce de grouper Le& ouvriers, les travailleurs de toutes catégories, est un effort d'élargissement. Plus les syndicats de fonctionnaires seront en rapport avec l'ensemble des organisations ouvrières et paysannes, plus ils échapperont aux soucis étriqués ; ils seront obligés de l'élever à l'idée générale de l'intérêt du monde _ du travail. Or comme le mot de justice ne serait qu'un leurre sans une production ordonnée et forte, capable de satisfaire la niasse des besoins humains, les fonctionnaires syndiqués et confédérés sero'nt nécessairement conduits à défendre les intérêts de la nation en même temps que leurs intérêts propres, et à donner le plus d'efficacité possible aux services publics. C'est un esprit qui pénétrera certainement la Confédération du Travail à mesure qu'elle s'étendra et qu'elle Précisera le sens de son action, qui ne Peut être pleinement révolutionnaire flue si elle est créatrice....