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La France chrétienne, 5 décembre 1827

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La France chrétienne
5 décembre 1827


Extrait du journal

PARIS. DB LA RECONNAISSANCE QBE NOBS DEVONS AB MINISTERE. Le ministère est décidément à l’agonie, et ses amis euxmêmes lui faisaient hier, dans son propre journal, la Gazette du soir, leur compliment de condoléance; ils lui conseillent de mourir de bonne grâce, et sans trop se faire prier ; ils souhaitent même au président du conseil une douce retraite : a Pour nous, qui nous faisons gloire d’être ses amis, disentils, si bous ne consultions que son intérêt, c’est la modeste place qu’il occupa si long-temps à la chambre des députés que nous lui souhaiterions, plutôt que le poste envié où la confiance du Roi l’a placé. » Et lorsqu’on songe que c’est M. le président du conseil lui-même qui dicte et qui paie de telles paroles, on ne saurait s’empêcher de sourire au parfum de gascounade qu’elles exhalent. Mais les écrivains du ministère, qui tournent fort bien un compliment à M. de Villèle, ne sont pas si heureux lors qu’il s’agit de raisonner; ils veulent se donner un air de triomphe qui s’accorde mal avec leurs paroles : « En dépit de tant de calculs prophétiques, disent-ils, de joies feintes, de fausses alarmes, de déceptions de tout genre, les roya listes, déjà en grande majorité dans la chambre héréditaire, verront s’asseoir sur les bancs de la chambre élective deux cent soixante-cinq députés pour défendre la monarchie et combattre la révolution. » Oui, sans doute, et le premier acte qui signalera la présence de cette majorité sera le ren voi des ministres; ils seront chassés par cette majorité qui veut sauver Ja monarchie et qui craint les révolutions; c’est à eux-mêmes que cette terrible vérité échappe, et elle les presse tellement qu’ils la répètent plus bas : « Un ministère royaliste, disent-ils encore, est sûr de trouver une majorité royaliste dans les deux chambres. »> Et eux n’y trouvent plus qu’une minorité, et ils en sont repoussés par les plus anciens, les plus constans serviteurs de la monarchie : tant c’est un fait incontestable qu’ils en sont les plus dangereux ennemis, les plus redoutables fléaux. Certes, il y a autant de stupidité dans de pareils aveux qu’il y a d’insolence à se targuer d’une majorité dans la chambre des pairs, majorité qu’ils n’avaient pas hier, et qu’ils ne peuvent avoir, s’ils l’ont aujourd’hui, que par le plus scandaleux abus d’une prérogative constitutionnelle, par l’insulte la plus sanglante qu’ils aient pu faire à la pairie. Ces ministres, qui sont obligés de se retirer devant l’in dignation nationale, devant la sentence sévère d’une cham bre qu’eux-mêmes proclament royaliste et ennemie des révolutions, demandent effrontément quels sont les intérêts qu’ils ont lézés; quelles sont les propriétés compromises ou menacées parleurs actes ; quels sont les droits garantis par...

À propos

D’abord bihebdomadaire, puis hebdomadaire, La France chrétienne était un journal catholique connu pour sa réticence vis-à-vis du libéralisme. Ses rédacteurs y soutenaient les moines jésuites et s’opposaient de manière plus ou moins féroces aux idées révolutionnaires. Lancé en 1821, le journal n’aura qu’une durée de vie limitée ; il s’éteint en 1828.

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Données de classification
  • de villèle
  • napoléon
  • alger