Extrait du journal

Dans l’atmosphère plus ou moins crise des faits du jour — malgré les chutes d’aviateurs, la reprise des théâtres, les crimes infantiles, etc. — voici un coup d’Etat qui éclate. Chacun, aussitôt, de prêter l’oreille. Pour nos imaginations fermées aux spectacles dramatiques de l’histoire, un coup d’Etat, c’est, en effet, l’aventure tragique par excellence. Nous l’avons si souvent éprouvée, nous autres Français, depuis plus d un siècle, crue, partout où elle se produit, il nous semble toujours qu’il s’agit d’une vieille affaire de famille. Nous n’axons pas tort, en un sens. Je reviendrai là dessus tout-à-Vbcure. Pour l’instant, je ne veux signaler que l’aspect pittoresque du drame : ce bombardement d’un palais royal, dans cette baie exquise de Lisbonne où l’eau est transparente et Lieue, et rayée par le vol des goélands. Je note aussi que la marine, dans l’histo*:re des Portugais, inaugure toujours le nouveau régime. C’est elle aussi qui, au Brésilien des conditions analogues, força l’empereur à la fuite et bombarda Rio-Janeiro. Question de géographie, d’abord. Et encore et surtout, question de race... Mais voyons la signification plus générale de l’événement...