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La France, 2 novembre 1839

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La France
2 novembre 1839


Extrait du journal

Des jugements prononcés par les tribunaux mêmes, abstraction faite d’autres circonstances, prouvent, d’après les aveux faits par les membres compromis, qui disent que le but de l’Union avait été de révolutionner prochainement l'Allemagne, de renverser les gouvernements existas, d'établir I unité de l’Allemagne, d introduire une forme de gouvernement républicaine, le serment qui devait être prêté solennellement sous l’invocation de Dieu, bien qu’il n’ait pas toujours été demandé, obligeait les membres à observer le silence le plus sévère et à contribuer, par leur fortune et par leurs actes, à tout ce qui pouvait être nécessaire à la prospérité des unions. C était un devoir sacré pour les membres de fonder de nouvelles sections, dont le fondateur était le président. Les sections furent désignées par des numéros, les coopérant soit perdes numéros, soit par des surnoms. Parmi ces derniers se trouvent les noms de Cassu» et de Brutus, de Louvel, le meurtrier du duc de Berri, et celui du Brasseur Santerre, qui a joué un rôle dans la première révolution. D’autres faits prouvent encore combien on a réussi à fanatiser les membres. L’attentat du 3 avril fut célébré par des vers d'un membre de l’Union, le compagnon menuisier Char es Philippe Bernager, comme une « action généreuse.» Un autre membre de l'association, le commissionnaire François Rot tensteiu, se fit peindre sur une télé de pipe, brandissant une hache, armé d’un poignard et la tète couverte d’un bonnet aux trois couleurs (noir, rouge et or), le signe de ralliement de l’Union. Plusieurs assuraient même qu’il portait toujours sur lui un poignard. Un des moyens employés par les conjurés était la propagation des écrits imprimés par le-» presses clandestines, notamment les Droits de l Homme et des Citoyens. Le Dictionnaire de Conversation a l'usage des Paysans, la Gazette portative, la Profession de Foi d'un Exilé, et beaucoup de poésies révolutionnaires sous toutes les formes possibles, répétaient la devise des soi-disant libéraux, l’aurore des jours de la liberté, la délivrance des chaînes de l’esclavage, l’anéantissement des tyrans. Entre autres moyens, iis employaient aussi l’arm ment des membres de l’Union; on se procura des fusils, on fil des provisions de poudre et de cartouches. La distribution de ces dernières dut avoir lieu, d'après l’aveu d’un complice, pour le jour de l’exécution. Enfin on fit publiquement, avec une audace inouïe, des exercices et des promenades militaires....
La France (1834-1847)

À propos

La France est une feuille politique quotidienne fondée à Paris en 1834. Légitimiste sous la Monarchie de Juillet, elle est rédigée par Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, ancien directeur du Brid’Oison, et gérée par le chevalier D'escrivieux jusqu'au début 1835, année au cours de laquelle le journal et ses collaborateurs sont poursuivis pour avoir inséré dans un article de prétendues lettres rédigées par Louis-Philippe.

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