Extrait du journal

conduite Lorsque la Chambre précédente s’est séparée, osa-t-il dire — cette Chambre à qui il avait soigneusement caché ses intentions, — son silence équivalait à un blanc-seing. Les crédits qu’elle avait votés dans la pensée que l’expédition était terminée, n’étaient, ajoutait-il, qu’une provision; nous avions donc pleins pouvoirs, et nous en avons usé. Voilà comment M. Jules Ferry entend la responsabilité ministérielle, et com ment il interprétait le silence d’une chambre qui, tenue dans l’ignorance, n’avait pas eu la précaution de l’enfer mer dans un mandat soigneusement dé terminé. Eh bien! on peut le dire, la situation au jourd'hui est identique. Nous sommes à la veille d’un interrègne parlementaire qui va se prolonger quelques mois ; nous nous trouvons, connue alors, engagés dans une aventure dont personne ne peut cal culer les conséquences, ni prévoir la fin : et c’est M. Jules Ferry qui est au pouvoir ! Le devoir de la Chambre , devoir auquel elle ne pourrait faillir sans trahir les intérêts du pays et s’aliéner défini tivement sa confiance, est donc, avant sa séparation, de sommer M. Jules Ferry de s’expliquer nettement, catégorique ment en ce qui concerne l’expédition du Tonkin. Le payS' déjà trompé une fois exige des garanties. 1 /interpellation de l’extreme gauche aura pour résultat de les obtenir : c’est pour cela que nous nous J associons sans réserve, et que nous convions tous les républicains sans dis tinction de nuance à l’appuyer avec nous. Ce n’est pas ici une question de parti : c’est l’intérêt, la sécurité du pays qui est en jeu. Raphaël Paré....