Extrait du journal

Au moment où tes difficultés financières semblent s’accumuler, il serait peut-être bon de reprendre une disposition de la loi de 1889 et de rétablir la taxe militaire en l’appliquant à tous les jeunes gens qui ne font pas de service pour une cause queteonque. Sans doute, les causes de réforme pro viennent de faiblesses organiques qui cons tituent par elles-mêmes un lourd impôt dé crété par la nature ; mais nous connaissons tous des jeunes gens qui gagnent leur vie ou qyi la passent gaiement, tandis que leurs contemporains portent le sac. Pour les étudiants, en particulier, le fait de ne pas avoir accompli de service militaive constitue un avantage indéniable. Si pénible que puisse être pour son amour-propre le verdict qui réforme un conscrit, i! lui procure toujours un gain d’argent ; la collectivité devrait en profiter. C’est d’ailleurs ainsi que le comprennent les Suisses, chez lesquels la taxe militaire, dont le minimum est de six francs, peut atteindre jusqu’à 3.000 francs. Et celle taxe rapporte quatre millions par an. Si l’on songe que la population de la Suisse n’at teint pas le dixième de celle de In France, on voit que cette nouvelle taxe aurait chez nous un rendement appréciable! Elle nous paraît, en outre, dériver au pre mier chef des principes égalitaires comme aussi du grand principe économique : «< Le temps, c’est de l’argent. » Colonel B....