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La France, 31 octobre 1924

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La France
31 octobre 1924


Extrait du journal

Londres, 30 octobre.— Les résultats déjà connus laissent entrevoir que les conser vateurs auront, dans la nouvelle Cham bre, une écrasante majorité. Les élections de décembre 10*23 leur avaient donné 358 sièges sur Gif), de sorte qu’il ne leur en manquait que 50 pour avoir, aux Com munes, la majorité absolue. Or, d'après les résultats qui viennent d’être publiés (a 3 heures de l’après-midi), le parti de M. Baldwin compte déjà une représenta tion de 265 députés, alors que les travaillis tes n’ont vu élire que 98 d’entre eux et que 27 libéraux seulement siégeront à la nou velle Chambre. Ces chiffres signifient que les conservateurs ont déjà gagné 92 sièges, alors que 50 seulement leur sutfisaient pour dominer aux Communes, Quant aux travaillistes, ils ont perdu 25 sièges et les libéraux 67. La défaite des libéraux dépasse toutes les prévisions. Elle semble due aux énor mes fautes de tactique dont les leaders du parti se sont rendus coupables au cours de la campagne électorale. Us n’ont pas su prendre nettement parti pour les con servateurs ou les travaillistes et ont sans cesse oscillé entre le parti de M. Baldwin et celui de M. Mac Donald. Ils avaient, au lendemain de la dissolution du Parle ment, conclu un commencement de pacte avec les conservateurs, mais ils ont euxmême saboté une alliance qui, si elle avait été solidement et loyalement conclu*1, pouvait prolonger pendant quelque temps la vie politique de leur parti. Au lieu de lier leur sort à celui du parti Baldwin, ils ont favorisé un grand nombre d’élections « triangulaires » et n’ont ras su adopter un programme nettement défini. Au mo ment où l’on était »-n droit de croire que l’alliance libérale conservatrice se généra lisait, M. Asquith ou M. Lloyd George dé clenchaient une offensive contre les con servateurs ou transportaient, sans que l’on en comprit la nécessité, leur campagne électorale sur le terrain du libre-échange. Cette attitude indécise et ce manque de franchise ont détourné d’eux un nom bre considérable de leurs électeurs, car le peuple anglais aime les programmes clairs et les solutions simples. L’échec de M. Asquith est une preuve éclatante de la faillite du parti libéral. La conséquence la plus importante de la défaite libérale sera de ramener .la poli tique anglaise au traditionnel système des deux partis : les libéraux de gauche feront cause commune avec les travaillistes, alors que ceux de droite entreront dans le parti conservateur, où ils pourront peut-être espérer de jouer encore un certain rôle plus tard. Une majorité de 185 sièges pour les conservateurs Londres, 30 octobre. — En dernière heu re, la position des partis est la suivante : Conservateurs, 400 ; travaillistes, 151; li béraux, 40 ; indépendants, 4. Total des résultats connus : 595. Les conservateurs ont gagné 159 sièges et en ont perdu 6....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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