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La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, 11 janvier 1916

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La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz
11 janvier 1916


Extrait du journal

DERRIERE LES LIGNES ALLEMANDES Je viens d’apprendre — et à très bonne source — des détails intéressants sur ce qui se passe en ce moment derrière les lignes allemandes du} front occidental. Ce que je puis en dire, c’est qu’à un point très important, là où les Allemands avaient autrefois un de leurs dépôts considérables qui pouvait re cevoir jusqu’à 60.000 hommes envoyés au repos après leur service de tranchée ou à leur arrivée d’Allemagne, il n’y a plus, depuis de longs mois, que 4.000 à 5.000 hommes à peine, jeunes gens trop jeunes ou hommes trop mûrs qui n’ont rien de commun avec les formidables troupes aux bottes ferrées, solides et puissantes qui canton nèrent là, en août 1914, et pendant de nombreux mois encore. La frayeur du front était si grande parmi eux, que plusieurs se sont suicidés pour éviter cette épreuve. La pénurie d’hommes se manifeste encore d’au tre façon. Les Allemands emploient des femmes de mobilisés, de prisonniers ou de tués à la garde de la frontière belge et même des prisons, à ce qu’on assure. Les femmes portent quelques-unes des insignes des gendarmes prussiens. L’attitude des troupes d’occupation a d’ail leurs beaucoup changé : pour la population, la vie est infiniment moins dure qu’au début, bien que le prix des denrées soit monté à des taux presque prohibitifs. Le beurre vaut 13 et 14 fr. le kilo. Les troupes allemandes elles-mêmes man gent de l’orge. Faute de benzine, on ne voit plus les officiers sur les automoobiles. Us sont en tramway. Les Allemands racontent que les Anglais ne veulent plus restituer à la France Dunkerque, ni Calais ; qu’ils vont s’unir aux Français pour com battre la Grande-Bretagne qu’ils détestent avant tout et par dessus tout. Les journaux publiés sous leur direction trai tent les Français de « camarades », et, d’ailleurs, depuis quelque temps, ils ne sont remplis que de paroles de paix. Les civils sont employés de force à la cons truction de tranchées. Les Allemands les paient généreusement jusqu’à 7 fr. par jour. Il est vrai que c’est aux frais des municipalités locales....

À propos

La Gazette de Bayonne de Biarritz et du Pays basque fut un quotidien régional publié entre 1923 et 1940. Son propriétaire Richard Chapon contrôlait alors un vaste réseau de publications en Aquitaine, dont La Petite Gironde. La Gazette de Bayonne de Biarritz et du Pays basque y piochait parfois des articles, voire des rubriques entières. Son contenu est, à l’exception de la troisième page, identique à celui de La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, publication jumelle.

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