Extrait du journal

Dans « le Capital » M. GermainMartin, ancien ministre des finances, étudie le plan Paul Reynaud : Le plan Paul Reynaud, écrit-il, tant sur le terrain social, qu'économique et financier, parait devoir donner une efficacité certaine pour assurer le développement des fabrications de guerre. Mais plus elles grandissent, plus la nation s’appauvrit. La semai ne de plus de quarante heures y sera pratiquée, car l’Etat acheteur paiera, comme par le passé, un prix sans cesse plus élevé pour rémunérer les heures supplémentaires. Par contre, les entreprises travaillent pour un marché qui va subir une hausse du prix de la vie, conséquence des im pôts nouveaux, auront-elles besoin de plus d’heures de travail ? Le con sommateur tiendra le producteur en l’état, comme il est dit au Palais. Or, la restriction des dépenses de luxe, de bon goût, des classes aisées ou riches, n’est-elle pas à craindre, alors que l’impôt sur le revenu va atteindre des taux contraires aux indications de la technique financiè re ? M. Paul Reynaud ne l’ignore pas. Il subit la dure nécessité que les événements lui ont imposé. Le vœu de tous les citoyens fran çais qui ont le souci du redresse ment de leur pays est que les diffi cultés prévisibles, que nous avons le devoir de signaler, soient écartées par la force d’une volonté nationale qui seule peut aider un ministre courageux. Sans ce concours unani me, il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, mais le succès durable de l’entreprise la plus méri toire et la plus nécessaire devient plus qu’incertain....