Extrait du journal

Hier se sont poursuivis, devant la Cour d'assises de Pau, les débats de l’affaire de Bellocq. On a entendu, notamment, parmi les témoins, le capitaine Lartigue, frère de l’accusé, qui est venu dire sa convic tion, en l’étayant de documents, de l’innocence de son frère. Mais le domestique Saint-Guily ne continue pas moins d’affirmer que son patron a assassiné les deux vieillards. Déclarations impressionnantes, et qui sont écoutées ardemment. Le président les fait renouveler une à une. Saint-Guily maintient ce qu’il a dit. Il a bien vu Lartigue frapper d abord M. Domercq, puis sa femme. Il l’a vu brûler les papiers. De tout cela, il est sûr comme d’être ici présent. Une déposition semblable est faite par M. La font et M. Saimbax, qui, tous deux, ont employé Saint-Guily. Ni l'un ni l’autre ne pense qu’il soit capable d’inventer de toutes pièces une scène comportant de nombreux détails. Les débats ont dû être renvoyés à aujourd’hui jeudi....