Extrait du journal

La Chambre a poursuivi le débat sur la retraite des vieux travailleurs. M. de Montalembert (Seine-Inférieure), do la Fédération républicaine, rappelle les termes de la proposition de loi déposée le 25 mai 1886 par M. Albert de Mun et plusieurs de ses amis : — Si on a tant de mal à trouver les crédits nécessaires, ajoute-t-il, c’est peut-être parce que l’on fait tous les quatre ans des promesses exagé rées et inconsidérées. C’est ainsi qu’on a tué l’es prit d’épargne. La discussion générale est close et l’on passe à l’article premier. M. Pomaret, ministre du Travail, précise la position du Gouvernement, lequel, dit-il, préfère donner une retraite, même minime, que d’accu muler les promesses impossibles à tenir. En ce qui concerne les assurés sociaux et les exclus, le gouvernement accepte, poursuit-il, le taux de 1.700 ou de 1.750 francs, la masse des coti sations des assurances sociales ayant sensiblement augmenté. La dépense , de ce fait, serait de 2 milliards 625 millions, soit, avec les suppléments pour char ges de famille et les frais de gestion, 2 milliards 785 millions. Au cours de la séance, M. Baudoin, député de la Moselle, a fait une observation judicieuse : « La France, a-t-il dit en substance, est un pays de vieillards, ce qui, d’un côté, prouve qu’on ne vit pas trop mal chez nous, mais ce qui souligne d’un autre côté l’extrême faiblesse de notre natalité. Vous allez, avec le projet en discussion, écraser les jeunes générations sous un fardeau qui leur fera redouter encore davantage les charges de famille, tafrdis que si vous encouragez la natalité, les jeunes travailleraient et prendraient soin des vieux. » L’après-midi, discussion sur les ■ amendements au projet ; il y en a 62... On entend MM. Monmousseau, Fié et Parsal sur le taux d’allocation, puis le débat est renvoyé à mardi. La Chambre vote sans retouches le projet mo difié parle Sénat, accordant une aide aux agricul teurs dont la récolte de plantes fourragères a été détruite par la gelée. Le Sénat a adopté le projet sur l’aide aux culti vateurs victimes des gelées de décembre dernier. M. Linyer. — Les cultivateurs ne recevront pas les secours en nature avant le 30 mars, ce qui est trop tard. Je demande qu’on applique la loi avec la plus grande libéralité à l’égard des cultivateurs qui achètent dès maintenant des blés dénaturés. M. Queuille. — On pourra, dès maintenant, leur accorder des ristournes sur ces blés. . , A la demande de M. Landier, le Sénat décide d’arrêter au 15, et non au 12 mars, les délais d» déclaration. , t L’ensemble du projet est adopté à l'unanimité. Le Sénat discute ensuite le projet de loi tendant| à venir en aide aux cultivateurs dont les blés ontété gelés. M. Donon. — Ce projet accorde des avantages aux cultivateurs sinistrés qui rachètent en France...