Extrait du journal

Citoyens, Une circulaire préfectorale, publiant une titulaire ministerielle, demande aux Muni cipalités de célébrer par des discours et des fêles le. 150e anniversaire de la Révolution Française. Chantons, citoyens, un couplet spécial pour tous les bienfaits que nous apporta celle Révo lution, et tous en chœur nous reprendrons le refrain. * ** Premier couplet : la liberté. Nos aïeux, avant 1789, étaient de pauvres esclaves soumis à des maîtres impitoyables, qui leur prenaient tous les fruits de leur travail. Pensez donc 1 ils payaient la dîme... Vive notre époque où tous les Français ne travaillent presque plus pour l’Etal ! ??? Nos aïeux ont pris la Bastille... Au fait ? Je pense que nos aïeux, tout comme les vôtres, n’ont guère pris part à ce haut fait d’armes et qu’ils ne sont pas responsables de Vassassinat des vieux invalides qui formaient la garnison, ni du Gouverneur, M. de Launay. La Bastille détruite, on annonçait qu’il n’y aurait plus de prison... Vive la liberté !... El dans chaque ville, voire dans chaque bourg, on convertit en prisons des las de maisons, cou vents, écoles, presbytères, où Con enferma cent fois plus de gens que n’en avaient contenu les pires geôles royales. Dans ces nombreuses prisons, on enferma des aristocrates, des curés, des bonnes sœurs, pour leur prouver que le règne de la liberté était arrivé ; mais comme le nombre eut été trop faible, on y ajouta quantité d’hommes du peuple, ouvriers, artisans, paysans, hommes et femmes. La liberté fut décrétée... Citoyens, chantons en refrain : Vive la liberté... ou la mort. Car tous ceux qui n’acceptèrent pas cette nouvelle formule de liberté anarchique eurent à choisir : la liberté de la Terreur... ou la mort, et le grand instrument de la Révolution, la guillo tine, vint apporter la liberté....