Extrait du journal

marins pour faire escorta à l’Angle terre. Nous n'envisageons pas ici la con duite du gouvernement au point de vue politique, mais au point do vue patrio tique, au point de vue de notro hon neur national et, si l’on veut, de la susceptibilité militaire. Nous nous mettons à la place de tous ces marins, au cœur si noble, au cou rage si éprouvé. Quelles larmes de rage ils ont dû verser, quels accents d’in dignation ils ont dû étoufler dans leur poitrine, quand ils ont entendu l'ordre de battre en retraite, quand, tandis qu’ils se retiraient, le bruit du canon résonnait derrière eux. Nous ne disons pas qu’il fallait en gager la lutte, mais puisqu’on était ré solu à s’effacer à l’heure du combat# pourquoi avoir envoyé là-bas la flotte française : pourquoi l’avoir exposée à cette humiliation, la plus grande que Ton puisse signaler dans les annales do notre marine. Pourquoi lui avoir fait subir cet af front de l’armer en guerre pour battre en retraite. Nos, marins si héroïques, ont dû éprouver une de ces douleurs poignan tes comme seuls peuvent les ressentir des âmes aussi vaillantes et des cœurs aussi français. Et pendant que le pavillon français va se cacher dans un petit port de la Méditerranée, le pavillon anglais flotte victorieux et hautain devant Alexan drie. Voilà une honte et un affront que la marine ne pardonnera pas aux écumeurs de majorités parlementaires que le malheur des temps a imposés à notre pays, comme les représentants de la patrie française. On pouvait leur pardonner une folie et une défaite, mais l'histoire sera im placable pour cette misérable aventure qui, en un jour de honte, a ruiné l’in fluence française en Orient et détruit l’œ ivre de six siècles d’héroïsme et de gloire. Après la guerre à outrance, la retraite à outrance ! O sinistres charlatans ! Charles Dupuy....