Extrait du journal

SOMMAIRE. INTÉRIEUR. — TovLonsE. — Précis des Lettres (Vun Contri buable. — Débats parlementaires. — Faits divers. — Trou bles de Lons-le-Saulnier. — Mystification parisienne à l’oc casion de Carter. — PARIS. — Chambre des députés. — Discussions dans les bureaux. — Chambre des pairs. — Discussion des fonds secrets. — Nouvelles diverses EXTÉRIEUR. — Espagne. — Nouvelles de Madrid et d’Aragon. "™ Lvrfcnn^lC TOULOUSE, 19 Avril La Gazette de France a eu la bonne pensée de faire un résumé des lettres d'un contribuable publiées par la Gazette du Languedoc et répétées par tous les journaux royalistes de Paris et des provinces. Nous allons reproduire ce travail avec les réflexions dont il tst précédé. « Au moment, dit la feuille parisienne, où un ministère de gauche se dispose à précipiter la France dans des dilapidations nouvelles, rien n’est plus opportun que de remettre sous les yeux du public les résultats qu’à déjà produit la gestion financière de la révolution de 1830. Nous avons donc extrait des Lettres tl'un Contribuable les points principaux que M. de Villèle a mis eu lumière. La dernière de ces lettres traitant particulièrement de la conversion de la dette , elle est aujour d’hui de circonstance ; nos lecteurs nous sauront gré d’opposer les idées des royalistes 'en matière d’organisation sociale , de politique et de finances , aux idées des hommes de centralisa tion , de monopole et de dilapidations. Précis des lettres d'un contribuable sur la situation financière de la France depuis 1830, par M. le comte de Villèle. Dans la première de ces Lettres , le ministre célèbre a dé montré que le monopole représentatif auquel nous sommes livrés depuis 1830, avait augmenté jnos contributions directes de 101 millions, et les indirectes de 51 millions ; ce qui, avec les 27 millions de dégrèvement de charges politiques et viagères , opéré par les extinctions pendant les dix dernières années , et les 32 millions de rente , enlevés par une loi à l'amortissement, portait à 217 millions la sut charge annuelle de l’impôt public. 11 avait été en outre démontré dans la première lettre que 114 millions , produits par la vente de nos forêts, 575 millions produits de l’émission de 26 millions de rente , dont s’est ac crue notre dette perpétuelle, ainsi que 153 millions, ajoutés à notre dette flottante, et les 60 millions trouvés dans la Casbah d’Alger, portaient à 902 millions les capitaux publics consom més dans cette période de dix années, par les déficits annuels des budgets votés par les élus du monopole. Dans la deuxième lettre , l’illustre contribuable recherche la cause de cette incroyable consommation de la richesse publi que. Son but est d’éclairer ses concitoyens sur la nécessité et les moyens de mettre un terme à celle folle prodigalité, qui, en se prolongeant, compromettrait inévitablement l’honneur et la sûreté de la France à l’extérieur, et porterait à l’intérieur une atteinte irréparable à sa prospérité. La comparaison de quelques détails des deux budgets, dont l’auteur avait examiné les masses dans sa première lettre, lui suffit , dans la seconde , pour le mettre sur la voie des versoirs par lesquels s’écoulent les 200 millions d’augmentation de charges et les 100 millions de déficits annuels , dont l’exis tence a été établie dans la première lettre. Four remplir la promesse qu’il vient de faire , l’auteur passe sommairement en revue l’état des dépenses de chaque mi nistère ; puis, récapitulant et compensant les augmentations et diminutions signalées dans les divers services publics , M. de Villèle trouve et démontre qu’ils consomment 33 mil lions 450 mille 487 francs de plus qu’avant 1830. Il faut ajouter à cette sommeles 35,492,909 fr. que nous coûte annuel lement l’occupation d’Alger. Le ministère de l'intérieur et ses annexes dépensent de plus qu’en 1830, 158,004.402 fr. Ce ministère , en effet, celui des travaux publics et de l’instruction publique coûtaient en 1830 114,414,800 fr. ; ils sont portés pour 1840 à 221,102,175 fr.; augmentation, 106,687,373 fr., auxquels doivent être ajoutés les 32 millions demandés pour les chemins de grande et petite vicinalité, et 10,693,300 fr. pour la participation de l’état dans la confection des ponts et canaux. Comme résultats mathématiques de ses recherches et de ses calculs, l’auteur trouve le chiffre de 221 millions d’augmen tation annuelle qu’ont éprouvé en dix ans les dépenses géné rales des ministères. M. de Villèle s’est proposé, dans sa Troisième Lettre d’un contribuable, d’examiner comment et pourquoi nous est im posé cet immense sacrifice de la fortune publique. U fait remarquer, en commençant, que 158 millions de la surcharge annuelle ajoutée au budget, depuis la révolution faite pour obtenir un gouvernement à meilleur marché, ont été absorbés par les ministères de l’intérieur, de l’instruction et des travaux publics. Cette circonstance si remarquable siRnale la tendance du système qui nous régit. Comment cela se fait-il? Le voici : c’est que les trois ministères, dont les bud gets se sont accrus de 158 millions, comme on vient de le 4’oir, sont ceux où l’on dispose des fonds secrets, où l’on nomDae aux places les plus recherchées et les mieux rétribuées , celles pour lesquelles nul service, nulle expérience, nulles connaissances antérieures ne sont exigées, une chose à remarquer, et qui a frappé tous les hommes...