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La Gazette, 14 février 1913

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La Gazette
14 février 1913


Extrait du journal

» Ft chacun t'y prépaie, parce qu’il la croit im minente. » L’organe militaire fait appel aux « hommes qui ont la charge de prépa rer la défense de leur pays et qui en courent la plus grave responsabilité » ; des mesures s'imposent dont il faut as surer « l'immédiate réalisation » ; le temps perdu peut être irréparable; « tournons nos regards vers l'Est; il im porte d’aller vite ». L’appel est énergi que et pressant. Quelle réponse lui sera faite par une Chambre « dégoûtée d’ellemème et des autres », qui ne sait nue s’agiter dans le néant. Elle n’y prendra pas garde ; si elle l’entendait, elle le dé daignerait. Hier, dans une conférence, le général Maitrot, ancien chef d’étatmajor de l'armée, disait : « En 1889, la loi de trois ans a porté à notre armée un premier coup. Il aurait fallu ne pas descendre plus bas. » Pourtant, en 1905, la loi de deux ans lui porta un coup fatal. » Il ne faut pas craindre de le dire, l’armée meurt de la loi de deux ans, surtout l’artillerie à cheval et la cavalerie. » Devant la cavalerie allemande, dont les hommes font trois ans, notre cavalerie aurait une triste figure. Notre arme est mal trempée, et pourtant nos hommes et nos chevaux sont incomparables. » La vérité, c’est que maintenant nos effec tifs sont insuffisants. » L’armée allemande atteindra sous peu 800.000 hommes en temps de paix, tandis qu’en France nous avons à peine 500.000 hom mes. » Penser faire face à l’armée allemande, quand nous avons de plus à défendre nos colo nies, c’est pure folie. » Nous sommes loin, on le voit, de pou voir dire comme l’Empereur allemand répétant un mot de Bismarck : « Nous autres Allemands, nous craignons Dieu et ne craignons rien d'autre au monde. » Nous avons au contraire de nombreuses raisons de craindre. Les lois militaires de la République, sont surtout des lois électorales; c’est pour cela qu’elles ont été funestes à l’armée française en at tendant qu’elles soient néfastes au pays. On parle des « responsabilités odes hom mes qui gouvernent! Quelles responsa bilités? Jamais ces responsabilités n’ont été effectives. Nous avons vu « le régime abject » à l’œuvre. Quelle responsabilité a-t-il eu à supporter ? Aucune ; quel dom mage? aucun. En face de l’Allemagne monarchique, si fortement et si patrioti quement gouvernée, la France n’a pour la défendre que la République anarchi que. — A. B....

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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