Extrait du journal

Mussolini n’a pas prononcé dimanche « un » discours ; il a prononcé, on nous en avise, le premier d’une série de discours. En ce temps où n’abondent pas les signes rassurants, celui-ci l’est à coup sûr : lorsque s’accentue la proximité des dictateurs, c’est que leur embarras grandit. Ayant bâti leur pouvoir sur le verbe ils savent mieux que personne que l’abus du verbe affaiblit rapidement sa portée. Ce n’est donc pas de leur plein gré qu’ils se livrent à cet abus, c’est parce qu’ils sentent leurs peuples de plus en plus incertains de la politique qu’on leur fait pratiquer, conscients de ses risques, pleins de doutes sur ses chances de succès. Pour se faire suivre encore les dictateurs doivent donc répéter tous les jours leurs promesses grandiloquentes mais nuageuses...