Extrait du journal

L’aîné, Pierre de Nolhac, érudit fameux, humaniste raffiné et poète, fut, avec Gabelote d’Pannunzio, un des disciples favoris, à i’Université de Bologne, du plus grand cisemeur de vers de l’Italie moderne, Josué Carducci. II représente éminemment la science à la fois désintéressée, hautaine e* voluptueuse où l’intelligence française chercha un refuge pendant la longue période d’éclipse du prestige national qui s’étend de la guerre de 1870 aux premières années du vingtième siècle. On dirait que, pendant cette période, les esprits les meilleurs aient voulu, à force de virtuosité, s’isoler assez haut ou assez loin des réalités pratiques pour ne pas sentir certaines douleurs. L’œuvre de Pierre de Nolhac est la fleur magnifique d’un jardin suspendu....