Extrait du journal

A la suite de la guerre sud-africaine, on a vu l’Angleterre accorder à ses colonies une autonomie qui allait sans cesse s’élargissant. Les Dominions avaient leurs parlements et leurs gouvernements. Ils étaient absolument maîtres de leur politique intérieure. Le Cabinet de Londres s’était toutefois réservé le droit de conduire la politique étrangère de l’Empire. Cette politique entraîna dans la guerre les Dominions qui répondirent avec loyaliste, mieux, avec empressement-, à l'appel qui leur était adressé de la métropole. Mais les sacrifices consentis par les Canadiens, les Australiens, les Sud-Africains, sacrifices énormes qui les honorent grandement, avaient créé des droits nouveaux au profit de ces peuples jeunes, ardents, conscients de leur valeur et de leur mérite. Ces droits furent reconnus, non seulement par l’Angleterre, mais par tous les Alliés. Le Traité de Versailles fut signé — et cela ne fut pas sans causer alors quelque surprise — non pas par M. Lloyd George seul, mais aussi par les représentants de ces colonies lointaines qui. avant été à la peine, avaient réclamé le droit d’être à l’honneur....