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La Justice, 15 septembre 1897

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La Justice
15 septembre 1897


Extrait du journal

Me voici en route pour Bayreuth ; je quitte momentanément Carisbad afin d'assister à Parsifal. De tous les points de l'Europe, on accourt vers le Théâtre des Fêtes. Des trains spéciaux ont été organisés en Autriche qui viennent grossir le contingent des admirateurs ou des curieux amenés par les lignes allemandes. Avant le départ, j'ai eu la précaution de lire Le Voyage artistique à Bayreuth, d'Albert Lavignac, publié par la librairie Ch. Delagrave. J'y trouve toutes les indications nécessaires à l'initiation de la pièce et de la musique spéciale de Richard Wagner. Pour tout profane, cette formalité est indispensable, et il faut dire que M. Lavignac a su écrire un livre intéressant,logiquement présenté,sur l'oeuvre grandiose du maitre. Biographie, analyse des poèmes et de la musique, interprétation, etc., sont bien exppsées.L'auteur s'est inspiré des ouvrages les plus importants sur Wagner et sur son oeuvre ; des appréciations personnelles activent le désir de pénétrer cet art profond et grandiose qui fait entrevoir des horizons inaperçus et naître des sensations inconnues. Le trajet me semble long entre les alternatives de pluie et de soleil colorant diversement le pays traversé, pittoresque, aux belles délinéations des montagnes sur lesquelles s'élève parfois un vieux castel imposant. Enfin, nous voici arrivés. La gare de Bayreuth présente une animation extraordinaire cette aprèsmidi. Des drapeaux,des oriflammes immenses décorent l'hôtel où doit descendre une tète couronnée attendue par les autorités civiles. La police bavaroise surveille les abords de la gare, fait circuler monde et Voitures. Il pleut. Je n'ai que quelques pas à faire pour arriver chez le banquier M. von Gross où, grâce à l'obligeance d'un ami, je trouve un coupon pour la dernière représentation de Parsifal. Ce jour-là, le prix de la place s'éleva jusqu'à 187 fr. 50, grâce à la spéculation à laquelle on s'est livré dans les villes environnantes....

À propos

La Justice est un quotidien républicain fondé par l’homme politique Georges Clemenceau en 1880. Malgré un tirage relativement restreint, il eut un impact considérable dans le monde parlementaire. En 1940, La Justice devient Le Mot d’ordre avant de disparaître définitivement en 1944.

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