Extrait du journal

La Belgique perd aujourd'hui le général Boulanger. Par habitude, ses amis de Brabant ont repris un des plus anciens morceaux du répertoire et insinuent qu' * Il rreviendra. » Il ne reviendra pas. Pourquoi reviendrait - il, si, comme on l'assure, son Comité doit tenir ses réunions à Londres, si les manifestes et proclamations doivent partir de Londres ? Il faudrait admettre que le général irait tous les jours h Londres comme un employé va & son bureau et que tous les soirs il rentrerait à Bruxelles pour goûter les joies pures du foyer. C'est une histoire qu'on nous conte pour dissimuler la mesure d'expulsion dont le général a été l'objet. Il est probable qu'aujourd'hui même on aura un nouveau manifeste pour expliquer les complications nouvelles survenues dans l'existence un peu cahotée de ce Comité national. Mais le fait n'en est pas moins là. Le général quitte Bruxelles, parce qu'on lui a fait entendre qu'on ne pouvait pas l'y garder. Il n'a même pas la ressource de ce personnage des Fourehambault qui , chassé d'une maison indigne, jette ce cri, en faisant claquer la porte :...