Extrait du journal

M. Camille Mauclair prétend que les littérateurs n’ont pas la possibilité de seproduira. Ehj grands dieux! que leur faut-il? Jamais les débouchés n’ont été plus nombreux et plus faciles. Les journaux se multiplient, les revues pullulent. Chaque année, il se crée, dans tous les genres, des centaines d'organes qui dévorent la copie. Le théâtre, la poésie, la critique, la philosophie ont leurs gazettes particulières. Pour ce qui est de la politique, je n’en parle pas ! Et non seulement Paris affirme, de la sorte, sa vitalité intellectuelle, mais la province suit le mouvement. Il n’est pas de semaine où je ne reçoive, des quatre points cardinaux, quelques feuilles qui servent d'exutoire eux professeurs, aux étudiants, voire aux potaches que tourmente le besoin d écrire. M. Mauclair alléguera qu’elles sont peu fortunées et ne peuvent offrir à leurs rédacteurs que des émoluments dérisoires, A supposer même Quelles leur ou offrent Mais c’est le sort des débutants d’être mal rémunérés. Et tous, tant que nous sommes, nous avons passé par là. Avant de commander devant l’ennemi, il faut commencer par gagner ses éperons....