Extrait du journal

Le personnage principal des pièces contemporaines n’est plus le colonel de Scribe, l’ingénieur du vieux jeu ou le touchant jeune homme pauvre ; l’explorateur luimême, après un triomphe éphémère, a dû céder la scène au médecin. On en met partout : médecin de ville, médecin de campagne, médecin spécialiste, aujourd'hui, règnent au théâtre, — j’allais dire â l’amphithéâtre. Combien nous sommes loin du « bon docteur » d’autrefois ! Ce bon docteur qui soignait avec tant de bonhomie et si peu de savoir des maladies pour rire, et qui n’en opérait pas moins, au dernier acte, des guérisons, pour faire rire. Car il était d’usage, alors, de laisser les spectateurs sur une impression agréable, et on se serait fait scrupule de renvoyer les braves gens venus au théâtre pour se distraire de leurs soucis privés pourvus d’une préoccupation de plus. L’idée n’était pas encore née que le théâtre fût l’endroit d’élection où se doit enseigner que la crainte du microbe est le coin enceignent de la sagesse....