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La Libre Parole, 7 décembre 1909

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La Libre Parole
7 décembre 1909


Extrait du journal

Pas de préoccupations, en effet, à" avoir. Le budget reste à peu près le même chaque année, quelle que soit la production et quelle que soit la vente. D’où la tentation de se laisser vivre, sans glo rieux desseins ni vastes pensées. Je vous prie de croire qu’on n’y a pas manqué. Il est à Sèvres un « stock » en lui-même très éloquent. Là s’entas sent en une retraite discrète — 100,000 pièces en viron — représentant une valeur de 4 millions. Et vous n’aurez pas de peine à penser, que sur le nombre, ne figurent pas seulement les vases élégants qu’aimait Mme de Pompadour. Vous voyez comme on a bien fait de nommer à Sèvres un homme dont la Sorbonne n’avait plus besoin. Buyat voudrait que la manufacture des Gobelins fût mieux installée, et que celle de Beau vais « servit davantage les intérêts de l’art ». Chéri ! Va ! Elle les sert encore mieux que toi, les intérêts de l’art ! Buyat est plus comique quand il adresse des conseils aux théâtres subventionnés, et qu’il les juge du haut de son goût artistique. On n’a ja mais porté plus loin l’art d’écrire pour ne rien dire : Une observation trouve ici sa place : il con vient d’encourager M. Antoine à créer un dou ble répertoire classique et moderne et une troupe d’ensemble. Buyat trouve cela tout seul 1 II gémit, autre part, sur la nouvelle combinaison du droit des pauvres, si préjudiciable au public. Que n’en de mande-t-il purement et simplement la suppres sion ? Le public y gagnerait, et les pauvres n y perdraient rien. Buyat a peur que l’augmentation du prix des places ne rejette le public au café-concert. Ecoutez ce grand homme de province : Tous ceux qui veulent arracher la foule aux plaisirs grossièrement malsains du café-concert pour la convier à des spectacles meilleurs et qui savent que le choix médiocre de ses distractions n’a souvent d’autre cause que la modicité de ses ressources, seront avec nous pour protester. N’est-ce pas, que c’est bien dit ? Mais tout compte fait, mon pauvre Buyat, le beuglant est encore moins malsain que ce théâtre putride dont les cabots, d’un talent si inférieur, sont payés par nous 15,000 francs par an. Voilà celui dont il faudrait demander la fermeture, ô Buyat ! En outre, si le beuglant n’avait pas tant abêti les masses, il y aurait moins de radicaux-socialistes à la Chambre. Buyat est un ingrat. Cet aigle demande autre part la suppression des concours du Conservatoire. Les notes de l’année suffiront pour chaque élève. On lui a se riné cette innovation, et il l’a enregistrée au pe tit bonheur. On devrait interdire aux rapporteurs des Beaux-Arts autre chose qu’un compte rendu sec et précis. Ils disent vraiment trop de bêtises quand ils émettent la prétention d’apprécier. Jean Drault....

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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