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La Libre Parole, 8 octobre 1894

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La Libre Parole
8 octobre 1894


Extrait du journal

Un jour, mon capitaine vint inspecter la compagnie au moment où nous allions partir à l’exercice. 11 faut vous dire que mon capitaine re présentait le type, aujourd’hui disparu, de l’officier Ramollot, et que la solide instruction, la parfaite éducation de ses collègues ne faisaient que mettre en re lief — comment dirai-je? — la nullité de mon commandant de compagnie, homme brave, d’ailleurs, et brave homme. — Tu n’as pas astiqué les boutons de ta veste, dit-il au premier homme du pre mier rang. Tu seras consigné deux jours. Puis au second : — Toi, non plus; tu seras consigné quatre jours. Le troisième fut puni de quatre jours de salle de police, le quatrième de huit jours, etc.; le dernier homme du pre mier rang fut gratifié de quinze jours de prison. C’était une application nouvelle des ri gueurs encourues par la récidive. Cette histoire de régiment me revenait à la mémoire en lisant hier cet entrefilet du Temps : Hier, à la chambre des appels correction nels de la cour de Nancy, un nommé Louis Steiner, âgé de dix-huit ans, appelant d’un jugement qui le condamnait à deux mois de prison pour vol d’un melon, a répondu au président : — J’ai interjeté appel pour voir si vous êtes aussi vaches que les autres. Steiner a été condamné immédiatement à deux ans. Un autre, François Racquinet, journalier, âgé de vingt-six ans, interjetant appel d’un jugement le condamnant à deux mois pour rébellion et insultes à un agent, répondit au président : — Je reconnais que vous êtes tous des c.... Racquinet a été condamné immédiate ment a trois ans de prison. Enfin, Louis Briot, âgé de vingt-neuf ans, qui faisait appel d’un jugement le condam nant à quatre mois de prison pour vol d’un tuyau à la gare, répondit au président lui demandant s’il reconnaissait les faits : — Je reconnais que vous êtes tous des vaches ! Briot a été condamné à cinq ans de pri son. a» a ordanné aue ces nouvelles...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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