Extrait du journal

M. Flourens, député, ancien ministre des Affaires étrangères, nous adresse la lettre suivante : 7 janvier 1893. Monsieur le Directeur, Je lis dans La Libre Parole du 7 janvier : « Flourens prit vigoureusement en main les intérêts de la Société foncière de Tunisie, qui s’était déjà assuré l’appui de Massicault ». Des rapports que j’ai reçus, à cette époque, de la résidence générale, il résultait que les adversaires de la Société foncière de Tunisie avaient accepté le patronage d'influences étran gères. Dans ces conditions, j’ai cru devoir prendre on main les intérêts d’une société française et j’ai agi vigoureusement comme je l’ai toujours fait quand j’ai cru agir pour des intérêts français. Quant aux dessous de cette affaire, je ne les connais pas, n’avant jamais fait ma spécia lité de ce genre d’études et ayant eu, pendant la période de tension de nos rapports avec l’Allemagne et l’Italie où je me trouvais aux affaires, d’autres préoccupations plus graves encore dans l’esprit. Je compte, monsieur, sur votre impartialité pour la reproduction de cette lettre dans les colonnes de votre journal et vous prie d’a gréer l’assurance de mes sentiments très dis tingués. Flourens. La bonne foi de M. Flourens ne fait doute pour personne, et nous comprenons très bien que l'ancien ministre des Affaires étran gères n’ait pas eu le temps de s’occuper per sonnellement de la Société foncière de Tu nisie. Mais il avait au-dessous de lui des chefs de service, des chefs et sous-chefs de bu reau, tout un monde émargeant de bureau crates chargés de le renseigner et payés pour cela. 11 nous sera bien permis de regretter qu’ils se soient, dans la circonstance qui nous occupe, si mal acquittés de leur tâche. A. de B....