Extrait du journal

Dans notre numéro 'd’hier, nous posions à M. Jean Dupuy, ministre de l’agriculture, les questions suivantes : M. Jean Dupuy n’était-il pas créancier des époux Humbert d’une somme de 500,000 francs ? A quelle date remontait cette créance ? N'ctait-elle pas représentée entre ses mains par un billet souscrit par Mme Humbert ? Ce billet lui a-t-il été payé, et « quelle date ? Ce billet avait-il pour cause un prêt consenti par M. Dupuy à Mme Humbert ? Depuis que M. Dupuy fait partie du cabinet que préside M. Waldeck-Rousseau, n’a-t-il pas été éclairé par son président sur la réalité des Crawford et de la succession des 100 millions ? M. le ministre a bien voulu nous com muniquer, par le canal del'Agence Havas, la réponse suivante : Un journal du matin poç-c des questions au sujet d’une créance qu’aurait eue M. Jean Du puy, ministre de l’agriculture, sur Mme Hum bert. Nous sommes autorisés à déclarer que M. Jean Dupuy n’a jamais prêté ni fait prêter un centime à Mme Humbert, et qu’il ne la connaît pas et qu’il n’a même jamais vu ni Mme Humbert ni aucun membre de sa famille. Cette petite note ne répond en réalité qu’à une seule de nos questions : il en résulte que M. Dupuy n’a pas prêté « un centime » à la famille Humbert : nous en prenons acte bien volontiers. Mais M. Dupuy se défend également d’a voir fait prêter un centime aux époux Humbert. Pourquoi M. Dupuy éprouve-t-il ainsi le besoin de répondre à une question que nous ne lui posions pas ? Nous n’avons jamais insinué que M. le ministre ait touché une commission soit en argent, soit en billets, pour avoir fait prêter de l’argent aux Humbert; nous ne nous expliquons donc pas cette partie de la note de Y Agence Havas. Néanmoins, puisque M. Jean Dupuy a bien voulu engager la conversation, nous regrettons qu’il ne nous ait pas dit s’il avait été, oui ou non, créancier des Humbert et depuis quelle date — qualité qu’on peut avoir eue sans les connaître et sans leur avoir prêté ou fait prêter de l’argent. M. Dupuy, étant un ancien huissier, est un assez subtil jurisconsulte pour le savoir. Nous nous bornons aujourd'hui à poser cette seule question : nous espérons que M. le ministre de l’agriculture voudra bien y répondre. LA LIBRE PkROLE ET L’AFFAIRE HUMBERT-CRAWFORD...