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La Libre Parole, 22 novembre 1915

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La Libre Parole
22 novembre 1915


Extrait du journal

Tout en reconnaissant qu’il est criminel de parler de paix chez nous à cette heure, puisque c’est incontestaibleinent porter at teinte à nos capacités de résistance, cer tains se plaisent à broder sur ce thème. Peu leur importe s’ils deviennent ainsi les auxiliaires et les complices du kaiser, dont tous les efforts tendent à instituer un débat. Ce sont généralement les neutres qui amorcent la conversation, et hier encore la Tribune de Genève nous exposait les pro jets magnanimes du dernier des Hohenzollem, quand il aura fait soin entrée à Constantinople, si toutefois 1 impérial cabot ne rate pas cette entrée comme celle de Nancy. Par l'intermédiaire de M. Wilson, ce block-notes. Guillaume nous ferait assa voir qu’il est prêt à abandonner ses con quête contre la seule liberté die s mers. En cas de refus, il annoncerait une guer re d’extermination. Tiens ! qu’est-ce qu’il a donc fait jusqu'à présent. Si cette éventualité se présente, nous avons un négociateur tout indique : c'est le premier Français qui ait parlé de paix. On a depuis longtemps fait le récit de T héroïque résistance du fort de Troyon, et un de nos confrères y revenait hier ma tin. Pendant plusieurs semaines, une premiè re fois, ce fort avait dû résister à un fu rieux bombardement, qu'avait interrompu l’arrivée des nôtres. Ici, je crois devoir citer : Plusieurs fois, les Allemands crurent l’a voir réduit. Un jour, comme les défenseurs s’étonnaient d’une accalmie soudaine dans le feu, un parlementaire à cheval se présenta à la poterne, suivi d’uu trompette, somma le gouverneur, au nom du kaiser, de se rendre, lui, sa garnison et son matériel. Tout se taisait dans le fort. L’Allemand hurla de nouveau sa formule qui retomba dans le même silence. Une troisième fois, le parlementaire répéta l'injonction. Alors il en tendit, lancés à toute volée, ces quatre mots : — Foutez-nous la paix ! Il n’avait plus qu’à déguerpir, désormais édifié sur les progrès que la langue française a faits depuis Cambronne. Il y a des hommes plus qualifiés que nous pour discerner le moment où il sera opportun de parler de ipaix : ce sont les poilus, qui savent qu’une paix boiteuse, une paix allemande, ne serait que le pré ludé d’une nouvelle et prochaine guerre dont ils ne veulent nii pour eux ni pour leurs enfants. Si le kaiser met son projet à exécution, ils seront unanimes à conseiller : — Envoyez-lui donc le commandant du fort de Troyon. Albert Monniot. LES ÉTRANGERS doivent servir la France...

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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