Extrait du journal

L’OPTIMISME OBLIGATOIRE Les journaux de toutes nuances ont in séré un communiqué officieux affirmant la grande satisfaction du gouvernement en général et du ministre de Vlnstruction publique en particulier. Pourquoi celte satisfaction ? Parce que la population scolaire des lycées de Paris est plus nombreuse qu'à l’ordinaire, tant poul ies filles que pour les garçons. On re fuse du monde ! Les notes des agences théâtrales emploient volontiers cette for mule, surtout à la veille des chutes les plus piteuses. Je ne prétends pas que les établisse ments d'enseignement secondaire pu blic sont sur le point de manquer d'élè ves. Un ne néglige rien pour en avoir : fermeture des maisons concurrentes, multiplication du nombre des bourses, des demi-bourses, des secours d'études, etc. On a donc des élèves — qui coûtent fort cher au budget, c'est-à-dire à vous, à moi, à tout le monde. Reste à savoir si nous en avons pour nolre argent et si Voptimisme officiel, s'exprimant en des notes enthousiastes, n'est point hors de saison. Certes, on doit souhaiter que les trésors de la litté rature et de la science soient ouverts à tous ceux qui peuvent en profiter. Mais n'est-xl pas déraisonnable de les livrer à des intelligences incapables d'y puiser quelque enrichissement que ce soit ? On fabrique des déclassés — c'est-à-dire des malheureux — ; cm appauvrit la nation en retirant au labeur fécond des jeunes gens, des hommes, des jeunes filles qui gaspillent, leur temps et leur activité sans fruit pour eux ni pour les autres : et on porte un préjudice considérable à ceux qui, mieux doués, ne reçoivent pas la formation à la<

À propos

Fondée par le polémiste Édouard Drumont en 1892, La Libre Parole était un journal politique avançant des prétentions « socialistes », quoique son anticapitalisme populiste marqué se nourrissait essentiellement de liens présumés entre le capital et la communauté juive. Le journal répandait un antisémitisme virulent à travers de brutales diatribes et des unes sensationnalistes dénonçant quotidiennement des « conspirations ».

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