Extrait du journal

(Premier article. ) L’ouvrage de madame de Staël, annoncé depuis longtemps et impatiemment attendu par le public, vient enfin de paraître. Nul de ses amis, nul de ceux qui l’ont connue , ne peut prendre la plume pour en rendre compte, sans que la douleur sa perte ne se renouvelle. Il y avait, pour ceux que cette perte a condamnés à des regrets que le temps n'affaiblit point, une espèce de douceur à espérer encore quelque chose d elle. Maintenant nous possédons tout ce qui peut nous rester de cette femme illustre. Les plus faibles dédommagerons sont épuisés. Tout semble devenir plus sombre et plus immobile, et la privation de ce cœur qui n’était fermé à aucune émotion, de cet esprit qui n’était circonscrit par aucune borne, paraît plus irréparable...