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La Nouvelle Lune, 28 mars 1880

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La Nouvelle Lune
28 mars 1880


Extrait du journal

CLAMART Dans un coin de Paris, non loin du boulevard Saint-Marcel, dos à dos avec des tanneries, Qui mêlent leurs senteurs fortes de peaux pourries Aux puantes odeurs de nos dissections, Se dressent isolés, quatre grands pavillons, Tout autour d’un jardin aux banales pelouses. Entrons-y bravement. Les carabins, en blouses, Et par groupes de cinq, assis modestement, Sur des sièges en bois, dissèquent en fumant ; Les cadavres, tout nus sur la table sanglante, S’étalent, l’œil vitraux, la bouche grimaçante, Le crâne ouvert est vide, un billot sous le cou, Ils sont là, tout pourris et verdâtres par plaques ; La graisse qui se fond forme de larges plaques D’un liquide jaunâtre au-dessous de la peau. Puis., venus on ne sait d’où, dévorant troupeau, Par centaines, les vers grouillent sur les chairs vertes. Le sang s’est écoulé par les veines ouvertes, Mouchetant de caillots noirs les muscles roidis....
La Nouvelle Lune (1880-1891)

À propos

Fondé en 1880 par S. Heymann, éditeur, et directeur du Journal des abrutis, La Nouvelle Lune est un hebdomadaire satirique, hériter du célèbre La Lune. D’orientation républicaine et anticléricale, de grands caricaturistes y collaborent comme André Gill, Emile Cohl, Henri Demare ou Coll-toc. Devenue bimensuelle en 1885, la qualité des dessins de La Nouvelle Lune décline néanmoins progressivement, jusqu’à sa disparition en 1891.

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Données de classification
  • bohême
  • nestor roqueplan
  • bric
  • nadar
  • tolède
  • clamart
  • paris
  • bavière
  • france
  • luxembourg
  • guatemala
  • espagne
  • haïti
  • russie
  • théâtre des nations