PRÉCÉDENT

La Petite Gironde, 2 juillet 1897

SUIVANT

URL invalide

La Petite Gironde
2 juillet 1897


Extrait du journal

fond. Trente-cinq ans environ, les che veux grisonnants, le visage barbu, avec des yeux très bienveillants, la parole onc tueuse, beaucoup de réserve et de poli tesse. Seulement, le cinquième jour, il arriva un billet de Paris très bref, puis qu’il ne contenait qu’un mot : — Allez ! Et le soir, après une conférence entre le régisseur et le géomètre, à la tombée de la nuit, voici ce qui se passa : Un garçon do vingt ans environ, vêtu en paysan, la-tête couverte d’un bonnet de coton bleu, sortit du pavillon habité par le régisseur, à l’angle du potager de Combiers. Ce garçon, que personne ne vit, se glissa à travers les bosquets et sc dirigea du côté de Mareilles, en évitant les villages qui pouvaient se trouver sur sa route. Ce paysan, aux allures fuyantes et qui sembla^ connaître parfaitement le pays, arriva vers huit heures du soir en vue du logis de Mareilles, grande construc tion blanche, allongée, placée sur une terrasse à quelque distance de la ferme modèle où se trouvaient les gens de ser vice. Le comte Jean vivait au château avec sa femme, sa fille Gabrielle et deux do mestiques du sexe faible, une cuisinière et une femme de chambre, mais il passait presque tout son temps à sa ferme, de même qu’il y dépensait tout son argent. Le paysan se coucha le long d’une haie d’épines bordant l’avenue qui con duit de la ferme au château, et attendit. Vers neuf heures, Jean de Mareilles sortit du château, aux fenêtres duquel tremblaient quelques lumières annon çant que la comtesse et ses domestiques étaient remontées chez elles. Il descendit lentement les degrés de la terrasse, et aorès avoir tourné autour de...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • duse
  • de mareilles
  • cochery
  • bascou
  • vivian
  • méline
  • mesureur
  • pelletan
  • chalamet
  • de neuville
  • france
  • paris
  • algérie
  • combiers
  • mareilles
  • orgères
  • russie
  • antin
  • eve
  • cham
  • banque de france
  • la république
  • sénat
  • conseil de cabinet
  • union postale
  • p. b.
  • m. r.
  • cour de cassation
  • parlement
  • ecole polytechnique