Extrait du journal

tous les obsacles, des pierres qui rou lent sous ses pieds, des longues glis sades sur la terre détrempée qui la font tomber à genoux, les deux mains crispées dans la boue pour se relever,. des ronces qui l’égratignent, des épi nes qui mettent sa robe en lambeaux et font saigner ses jambes 1 Mais ce mur dont elle n’a mesuré la hauteur que d’un regard lointain, ce mur qui barre l’horizon ?... Après une grosse demi-heure de ru de ascension, elle arrive exténuée au pied de la muraille construite avec de lourds quartiers de roc, en appareil polygonal jointoyé en ciment, et un gémissement de désespoir vient expi rer sur ses lèvres, car l’obstacle se dresse si haut sur le ciel qu’elle n’en aperçoit plus le faite. Est-il donc infranchissable ? La fuite éperdue de Sonia se termi nera-t-elle là ? Non, car elle a conservé bien nette dans sa mémoire la vision d’un con trefort qui prête à la muraille l’appui de sa masse rectangulaire. Dans une encoignure, dos crevasses ont dû se former, car, d’en bas, elle avait distin gué à cet endroit une végétation folle qui n’aurait pas mordu sur la pierre lisse. Elle tâtonne, elle avance, elle man que de rouler dans un précipice, con tourne une sorte de bastion et atteint enfin l’encoignure cherchée. Oui, le gel et la pluie ont dissocié, à cet endroit, les assises de granit; oui, des graines ont germé dans les interstices des pierres, produit des arr...