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La Petite Gironde, 4 février 1888

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La Petite Gironde
4 février 1888


Extrait du journal

— Vous, monsieur le duc !... — Oui, moi... J’ai vu l’un de ces agents mystérieux, imprenables... Je me suis trouvé aussi près do lui que je le suis d > vous en ce moment... — Monsieur le duc me permet-il de lui demander où cette rencontre a eu lieu ? — A Paris... l'homme en question s’y trouve depuis quelques jours... — Monsieur le duc sait où demeure cet homme ? — Non, et vous comprenez qu’il m’était interdit de le suivre, mais vous pouvez découvrir son adresse.. — Sans doute, si monsieur le duc veut bien me donner le nom et la signalement du personnage. — J’ignore le nom... je pourrais vous donner le signalement, mais jo ferai mieux, je vous indiquerai le jour et le lieu où l’arrestation sera possible... — Le jour ? — Jeudi prochain... — Le lieu ? — Le cimetière Montparnasse... C'est ià que j’ai rencontré l’individu suspect ; c’est là qu'il viendra s’entendre avec une femme affiliée aux conspirateurs do Paris. — Monsieur le duc sait-II quelle est ootto femme ? — Non, et compionez-moi bien, il est inutile de la mêler, quant à présent, à toute cette affaire... plus tard, nous ver rons... L'essentiel est d’arrêter l’homme qui fait partie d’une société secrète me naçant les jours du chef de l’Etat... Une fois que vous le tiendrez, je désire être instruit do son arrestation avant tout le monde, vous m'entendez, avant tout le monde, et assister à la perquisition que vous ferez chez lui dans ses papiers... L’inspecteur de la sûreté écoutait d’un air respectueux son puissant interlocu teur. Depuis une minute, le motif qui faisait agir M. de la Tour-Vaudieu lui apparais sait net et distinct. Il voulut s’assurer qu’il ne se trompait point, et hasarda presque timideui-mt : — Cet homme est sans doute un en nemi personnel de monsieur le duc ?... i s.e4neteUr répondit avec solennité :...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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