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La Petite Gironde, 4 novembre 1907

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La Petite Gironde
4 novembre 1907


Extrait du journal

Vous 1 avez lu déjà dans la Chronique lo cale de tous les journaux bouleluis: la Fête des Morts, qui commence à la Toussaint pour finir le 2 novembre au soir, a vu s’ac complir cette année, avec le même emptessèment et la même dévotion que les années précédentes, le pèlerinage traditionnel au cimetière. Cette fois le soleil est venu, pen dant la première journée tout au moins, éclairer de scs rayons le tableau tout parti culièrement gracieux, dans sa tristesse adou cie, que présente notre « Chartreuse » eu ces jours d empressement pieux : les couronnes et les bouquets renouvelés sur les tombes adoucissent ce que le vert toujours sombre des cyprès et le jaunissement dos feuilles flétries tomb.int des hauts platanes pour rait avoir de trop désolé. Assurément, une promenade dans les allées de la nécropole ne va jamais sans pensées mélancolique», et plus d’un visiteur du cimetière, oubliant un instant qu’il était v -nu là pour penser aux autres, a sans doute fait un retour sur lui-même, et murmuré les strophes du poète : Et la face des eaux, et le front des montagnes Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts S'Iront rajeunissant; le fleuve des campagnes Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne [aux mers. Mais mol. sous chaque Jour courbant plus bas ma [tête. Je passe, et refroidi sous le soleil joyeux, Je m'en Irai bientôt, au milieu de la fétc, Sans que rien manque au monde tmiuen»e et [radieux I Mais ce tribut payé à l’humaine faiblesse, rveux dire à l’égoïsme, chacun s’est repris savourer les austères douceurs du la Fête des Morts. Car en ces deux jours où les parents, les amis des trépassés se donnent rendez-vous au champ du repos pour faire visite aux absents regrettés, le cimetière est vraiment en fête. Ces habits de dimanche, bien qu'ils soient des habits de deuil ; ces fleurs et ces couionnei-, malgré leur carac tère funéraire, portent dans les cimetières une animation, un mouvement, une vie, qui font en quelque sorte oublier l’irrémissible immobilité de la mort. Puissance magique du souvenir qui fait revivre sous nos yeux, à travers la pierre glacée de la tombe, des êtres à jamais endormis que nous avons connus et aimés, qui nous les représente tels qu’ils étaient lorsque nous les avons perdus, et non pas seulement tels qu’ils étaient à leur lit de mort, mais encore à toutes les époques de leur vie : pères dont nous voyons tantôt la fière stature et la moustache soyeuse, et tantôt le front déjà chauve et le corps affaibli ; amis qui nous apparaissent tantôt sous la tunique du col...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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