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La Petite Gironde, 5 mars 1880

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La Petite Gironde
5 mars 1880


Extrait du journal

que des hommes de liberté et, qu’ils n’ont jamais cessé d’appuyer de leurs votes la poli ique à la fois modérée et ferme, pro gressiste et raisonnable, dont le président de la République, M. Jules Grévy, est la plus illustre personnification. Qui pourrait dire, en revanche, quel est le drapeau de MM. de Fourtou et de Bosredon, et quels services ils ont pu rendre depuis 187G au pays dont ils solli citent un mandat? Leurs opinions poli tiques sont un mystère pour tout le inonde. Les feuilles bonapartistes autori sées déclarent qu’ils ont trahi la cause de l’Appel au peuple et qu’ils sont indignes des suffrages impérialistes. Les royalistes purs, auxquels ils se sont ralliés, dit-on, suspectent également leur intégrité, et, de fait, on ne sauvait se fier à des hommes qui semblent ne voir dans la politique qu’un simple moyen de parvenir. Il y a, par exemple, un point sur lequel tout le monde est d’accord ; c’est que MM. de Fourtou et de Bosredon sont des candidats antigouvernementaux. Trop compromis au 24 mai et surtout au 16 mai pour jamais rentrer dans les rangs des républicains, M. de Fourtou est fatalement condamné à combattre le gouvernement légal du pays, bien qu'il sache d’avance que son opposition est frappée de stérilité et d’impuissance. Les électeurs de la Dor dogne sont-ils disposés à le suivre dans cette campagne sans issue et sans but? Prétendent-ils se mettre en travers du cou rant impétueux qui s’est prononcé et se prononce de plus en plus en faveur de la République? Veulent-ils lier la destinée de leur département à celle de ces cadavres qu’on appelle le droit divin te l’empire? Nous ne le pensons pas. Au surplus, c’est flatter M. de Fourtou que de lui attribuer des intentions mili tantes. Il connaît trop bien la force de la République pour user ses ongles sur le granit de la Constitution. Aussi s'est-il, depuis sa chute du pouvoir, renfermé dans un mutisme profond. Ribérac a en lui un député in parlibus qui ne prend part ni aux discussions politiques ni aux discus sions d’affaires et qui ne parait pour ainsi dire plus à la Chambre. La mise en accu sation des ministres du 16 Mai lui offrait une occasion superbe d’expliquer sa con duite et de confondre, s’il était possible, les accusations terribles portées contre lui; il a reculé devant le débat et il a été solen nellement flétri. Qu'irait donc faire M. de Fourtou au Sénat? De quelle autorité y jouirait-il? De quelle utilité y serait-il nous ne dirons pas même pour telle ou telle fraction mo narchique. mais pour les intérêts départe mentaux de la Dordogne? C’est ce que ses...

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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