Extrait du journal

retrouvant toute son assurance sous l’empire de la colère. Si jamais ça t’arrive, prends garde à ta peau ! — De quoi, des menaces, grogna l’Ours, dont la rage croissait sourde ment. C’est bon, on va voir madame l’Espagnole, si Vas du cœur au ventre, et si t’oses jouer du couteau comme les indigènes de ton, sale pays. En même temps, l’homme s’avança vers sa compagne, prêt à lui arracher l’enfant. La Torpille, agile et prompte, se re cula d’un bond, h^rs de sa portée. — Touche pas mon fils, cria-t-elle furieuse, sans ça je fais un malheur 1 — Nous serons deux, répliqua l’Ours, les traits contractés par un dé pit violent. D’abord, faut que ça finis se, tout ça. Ce gosse-là n’est pas mon fils et je ne veux plus le voir, plus ja mais 1 Tu m’entends, je n’en veux plus 1 Ça me fiche des cauchemars de le sentir là, toujours. C’est à cause de lui que je bois, c’est pour m’étourdir, pour oublier c’t’histoire de là-bas, c’te sale histoire 1 Quand j’ai bu un coup, j’y pense moins. — Oui, comme ce soir, tu es encore à moitié ivre. — Tu mens, la Torpille 1 — Je dis la vérité. Si nous sommes misérables, si nous ne mangeons pas tous les jours, c’est parce que tu dé penses l’argent qu’on gagne avec les paniers, en achetant de l’eau-d€-vie ou de l’absinthe. . _ . — Vas-tu te taire, gueuse ! dama...