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La Petite Gironde, 10 juin 1944

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La Petite Gironde
10 juin 1944


Extrait du journal

LS sort en est jeté, la France redevient un champ de bataille. Et cela, par la volonté de ses anciens alliés, de ceux qui se prétendent ses libérateurs. Les AnglaAméricains pouvaient attaquer directement le littoral allemand de la mer du Nord et nous épargner ces suprêmes honeurs. Ils ne l’ont pas voulu et, comme eux — pour des raisons que nous avons développées a plusieurs reprises —« ie Comité d’Alger a désiré que l’attaQue se produise sur nos côtes. Notre malheureux territoire devient donc le champ clos où va se produire l’allrontement. sans doute décisif, des belligérants. Et il en souffrira d'autant plus qu'aucun de ces belligérants ne combattra ainsi sur son propre sol. Les ruines vont s’accumuler, le sang va couler à flot et. quelle que soit la décision qui interviendra, elle lais sera dévasté le champ de bataille ainsi choisi. Ce.te situation tragique, beaucoup de Français l’ont appelée de leurs vœux. La réalisation de ces vœux impies va leur fournir maintenant tous les éléments nécessaires pour calculer le prix de la « libération ». Aussi *uen ne s'aglt ll plus aujourd'hui de ce que l'on a souhaité, mais de ce qui est. En face de la réalité, atroce mais désormais inéluctable, une seule question se pose maintenant ; quel est le devoir de chacun de nous ? Ce devoir est simple. Il coïncide d’ailleurs avec notre intérêt. Le chef de l’Etat comme le chef du gouvernement l’ont clairement défini, et ils nous ont donné des instruc lions et des indications suffisamment précises pour qu’au cun Français, soucieux des Intérêts de son pays, puisse conserver un seul doute sur l’attitude qu’il doit observer. Nous devons obéir à nos chefs légitimes, conserver le calme et le sang-froid, qui sont plus que Jamais nécessaires en ces moments tragiques, et ne rien faire qui puisse aggraver nos malheurs. La volonté d alléger les souffrances de la France et de sauvegarder son avenir et son honneur est la seule qui anime notre gouvernement. Elle doit être seule également à animer tous les Français, qui sauront dans un pareil moment, oublier ies querelles intestines et les exclusives idéologiques oour se regrouper dans une vaste solidarité nationale et dans une communauté patriotique qui leur permettront unis derrière leurs chefs, d’affronter l’adversité. Jusqu’ici, d’ailleurs, ces chefs ont été entendus. La population, dans son ensemble, fait preuve d’un grand calme et observe une attitude disciplinée dont on ne sau rait trop la féliciter. Mais, comme U fallait s’y attendre, les réfractaires •'agitent et les attentats se multiplient sur nos voles ferrées, sur nos usines et sur notre réseau électrique. Sans Obtenir de résultats stratégiques importants, ces atten tats menacent gravement nos communications, notre ravi taillement. nos distributions d’eau, de gaz. d’électricité et, en définitive, ils von* augmenter considérablement noe orlvatIons et nos souffrances. On cherchera naturellement & exploiter cette détresse et à pousser notre population, jusqu'à présent si raison nable, a des actes désespérés, qui déclencheraient automa tiquement une répression impitoyable. Nous ne ferons pas le jeu des agents provocateurs Nous continuerons à maîtriser nos nerfs, à obéir, part, que toute désobéissance constituerait actuellement un crime contre la patrie. Nos malheurs referont entre noua l’union fraternelle. Le» Français ne voudront pas ajouter aux ter rlbles ravages de la guerre étrangère les abominables h or reurs de la guerre civile. Nous sommes, comme l’a dit le Maréchal. « face à notre devoir ». Nous saurons l’accomplir et nous montrer dans l’épieuve les dignes fils d’une France qui souffre, mais qui saura trouver elle-même, dans l’ordre et Hana la discipline, la voie de son salut. Louis VALETON....

À propos

Au début simple déclinaison à prix modique du journal La Gironde, La Petite Gironde devient de plus en plus autonome à la fin des années 1880, lorsque sa diffusion dépasse – et de très loin – celle de son vaisseau-mère pour atteindre les 200 000 exemplaires à l'orée de 1914. Centriste modérée à l'origine, sa ligne éditorialse se droitise au fil des ans, jusqu'à devenir proche de celle de L'Action française dans l'agitation de la Première Guerre mondiale. Sans surprise, le journal sera collaborationniste en 1940, puis interdit en août 1944.

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